Revue SOLARIS
Décembre 1999 / Janvier 2000
ISSN : 1265-4876
accueil sommaire du dossier courrier aux éditeurs

  
Histoire de la normalisation autour du livre et du document : l'exemple de la notice bibliographique et catalographique

De la Bibliographie générale et raisonnée de la France (1791) à la Description bibliographique internationale normalisée (1975).


Sylvie Fayet-Scribe
Université Paris1 Panthéon-Sorbonne
UFR d'Histoire - 17 rue de la Sorbonne - 75005 Paris
Mél : scribe@ccr.jussieu.fr

Cyril Canet
Service Historique de l'Armée de Terre
Bibliothèque - Château de Vincennes - 00481 Armées


logo Solaris Résumé

L'histoire des normes documentaires commence avec les tentatives de la Révolution française d'organiser un catalogue collectif national. Dans la deuxième moitié du dix-neuvième siècle, une unification très partielle des usages se réalise en France tandis que s'ébauchent les premiers efforts de normalisation concertée de l'Institut International de Bibliographie de Paul Otlet et de l'Association des Bibliothécaires Français. Les États-Unis sont alors le seul pays à disposer d'un système de normalisation documentaire efficace même si des règles nationales sont rédigées dans de nombreux autres pays, notamment en Allemagne.

Dès 1900, la notion de document complète celle de livre. Paul Otlet, documentaliste utopique, se pose le problème de normaliser les unités d'information à l'intérieur du document et non plus la référence du livre elle-même.

Après 1918, naissent les premiers organismes de normalisation :la France se dote d'organismes de normalisation nationaux avec la Commission Permanente de Standardisation, puis avec l'Association Française de Normalisation (AFNOR) en 1926, sans toutefois parvenir à mettre en place un système efficace. Dans le même temps, les associations de bibliothécaires unissent leurs efforts, sans recourir à l'aide des États, pour créer la Fédération Internationale des Bibliothécaires en 1929. De leur côté, documentalistes et éditeurs font de même.

La période de Vichy est traitée dans ce travail, elle souligne la souplesse du statut associatif adopté par l'AFNOR par rapport aux exigences de l'État.

Après 1945, la coopération internationale reprend avec l'aide de l'UNESCO et de l'Organisation Internationale de Standardisation (ISO). La méthode utilisée faite de pragmatisme, de prudence et de concertation, a permis d'élaborer un réseau de normes internationales ainsi que de réagir rapidement aux problèmes posés par les nouveaux supports et la révolution de l'informatique. Toutefois les normes restent susceptibles d'évoluer pour s'adapter à toute nouvelle évolution technique. Seule leur méthode d'élaboration semble désormais définitivement fixée.

Mots-clés : histoire des normes documentaires, histoire des techniques documentaires, bibliographie, catalogage, histoire des associations professionnelles, Paul Otlet, culture de l'information, bibliothécaire, éditeur, documentaliste, histoire industrielle, histoire du livre

  
Abstract

The history of standardisation of documents began at the time of the French revolution when attempts were made to organise organize a national bibliography. In the second half of the nineteenth century a very partial unification of practices came about in France whilst Paul Otlet's "Institut International de Bibliographie" and the "Association des bibliothécaires Français" first started working together on standardisation. The United States was at that time the only country to have an efficient system for the standardisation of documents even though many countries, Germany in particular, had set up national rules and regulations.

Early 1900, the Paul Otlet's ideas concerning document completed the concept of book. Then, the problem arise to normalise normalize the units of information inside the document and not only the reference of the book itself.

After 1918 that the first bodies dealing with standardisation came into being. National standardisation bodies were up in France : firstly the `Commission Permanente de Standardisation' and then, in 1926, the `Association Française de Normalisation', they were not, however, able to devise an efficient system. At the same time associations of librarians were combining forces, without any government aid, to create the "International Federation of Librarians" in 1929. Documentalists and publishers did the same.

The period of the second war is discussed. It underlines the flexibility of the AFNOR's articles as far the Vichy's government requirement are concerned.

After 1945, international cooperation resumed with aid from UNESCO and from the `International Organisation for Standardisation' (ISO). The method used, which allied pragmatism, prudence and dialogue, enable both the development of a network of international standards and the ability to react quickly to problems brought about by new technological mediums and the IT revolution. If the method of setting standards would now seem to be definitively in place, their adaptation to any new technological development remains possible.

Keywords : history, standardisation of documents, documentation, bibliography, cataloguing, professional associations, Paul Otlet, information literacy, librarian, publisher, documentalist, special librarian, industry, book.







top 1.Introduction


1.1 - Des normes, des hommes et des techniques

L'histoire de la normalisation est un thème aride. Peu de choses ont été écrites à son sujet en dehors des cercles directement concernés par sa réalisation. Pourtant, contraint par la solitude et ayant pour unique source de lecture les recueils des normes parus au XXe siècle, un futur Robinson perdu dans notre univers galactique n'aurait-il pas quelques regrets à avoir s'il ne les examinait pas? De fait, il aurait à portée de mains l'histoire du monde écrite pour ainsi dire années après années, et aurait sous les yeux le loisir de parcourir au jour le jour, une sorte de Bible à la fois posthume et toujours vivante du capitalisme international et des sociétés industrielles.

Sans doute, il n'y a pas d'histoire particulière des normes avec tout d'un côté les hommes et leurs techniques et de l'autre des injonctions classées par listes alphabétiques ou numériques des objets ou procédés. Les deux bords forment un chemin commun. L'histoire des normes mêle plusieurs fils qui sont à manipuler avec précaution dans l'écheveau de l'historien. Si un seul fil est trop tiré alors la trame se déchire et tout à la fois apparaissent l'économique, le social, le politique national et international!

Volontairement, nous avons choisi de travailler autour du livre et du document et de l'histoire de sa norme de description bibliographique et catalographique, car l'objectif principal de celle-ci est de permettre l'identification du document. Nous voulions privilégier dans un premier temps l'histoire individuelle des acteurs du livre et du document avant d'étudier l'institutionnalisation des normes. C'est un choix que nous souhaitons justifier. La représentation des rôles du livre et du document renvoie les normalisateurs à leur possibilité individuelle et collective de concevoir du nouveau. Ils sont devant un objet technique complexe dont la norme doit prendre en charge à la fois la matérialité du support et la procédure de l'intelligence permettant de donner un sens à son contenu.

"Aucune invention technique ou intellectuelle ne peut se faire dans la pure abstraction, aucune n'est séparable de la capacité d'un milieu à communiquer et à régler ses découvertes par des normes à la fois techniques, scientifiques ou sociales. L'inventeur et l'invention du Siècle des lumières doivent être conçus moins à travers des légendes propices à l'illustration du génie et du finalisme qu'à partir de l'examen des conditions de production et de divulgation. L'échec et le refus comptent autant que le succès et la reconnaissance. L'essentiel est la manière dont les théories et les procédés vont s'imposer sur le marché des idées et celui des techniques." (Roche, 1997: p.64).
La normalisation adoptée ou inventée dépend de la représentation des formes envisagées pour le livre puis pour le document par les acteurs qui ont besoin de le stocker et de le diffuser : bibliothécaires, éditeurs, documentalistes. À ce titre, leurs conceptions peuvent ne jamais voir le jour. Aussi, la première partie examine les échecs rencontrés. Les normes abandonnées tout autant que celles adoptées dévoilent des réponses et une inventivité technique face au rôle du livre puis du document. Cette première partie (cf. 2. Des échecs et des hommes) s'appuie sur des archives d'associations professionnelles et des archives privées d'individus ayant participé à la normalisation du document. Elle permet de répondre à un certain nombre de questions pour la période couvrant les années comprises entre la fin du XIXe siècle aux années trente en France. Quels sont les individus et les groupes porteurs de projets de normalisation autour du livre puis du document? quels sont leur système de valeur, leurs intentions, leurs délibérations? S'inspirent-ils de modèles étrangers?

Dans une deuxième partie (cf.3 Histoire institutionnelle et réalisations de la normalisation), nous examinerons comment la normalisation s'institutionnalise au niveau national puis international des années 1930 à 1975. Quelles sont les méthodes de travail engagées? Comment s'exprime le rôle de l'état vis-à-vis de la normalisation dont la représentation adopte une forme associative, y compris lors d'une période comme Vichy. Enfin, comment prend-t-elle en charge les problèmes de normalisation. Cet axe de travail s'est surtout effectué à partir de documents secondaires et forme une synthèse. Ainsi, la méthode de travail diffère-t-elle sensiblement entre ces deux parties. Nous pensons qu'il serait nécessaire de traiter l'histoire de l'AFNOR à partir de ses sources d'archives. Celles-ci existent non inventoriées, et se trouvent à Metz. Elles gagneraient à être complétées par un travail sur les archives de l'IFLA et de l'ISO. Notre étude se souhaite une synthèse préliminaire à de nombreuses vocations. Pour l'ensemble des sources utilisées et l'environnement historique des protagonistes évoqués dans cet article, le lecteur peut se référer à nos travaux universitaires dont cet article est en partie extrait (Canet,1999), (Fayet-Scribe, 1998).

Les limites chronologiques retenues se sont peu à peu imposées à nous : 1791 marque le grand élan de la Révolution française en faveur de la notice catalographique, 1975 est la date de l'adoption de la description bibliographique internationale normalisée. 1926, date qui scinde notre article en deux parties, est le moment de la naissance de l'Association Française de Normalisation (AFNOR). Ces deux siècles écoulés marquent d'emblée le temps long pour aboutir à un mode de description bibliographique consensuelle dans le monde de l'écrit imprimé. Toutefois, l'histoire récente nous montre que, celle-ci à peine adoptée, l'arrivée du document numérique bouleverse l'ensemble de la donne!


1.2-Définitions

Les normes fixent des définitions, des dimensions, des procédures, intéressant des produits ou des services. D'une façon générale, Jacques Maily (1946 : p.19), l'un des premiers auteurs à avoir effectué un travail juridique d'ensemble sur ce sujet, propose une formule concise : " Normaliser, c'est simplifier, unifier, spécifier. Les deux premières opérations conduisent à une normalisation des dimensions, la dernière est d'ordre qualitatif. ". La recherche de la qualité, de la compatibilité et de la sécurité sont les motivations et objectifs de la normalisation. Depuis 1926, en France, l'AFNOR (Association française de normalisation) assure l'élaboration des normes, ainsi que leur production et leur diffusion. Celles-ci ne constituent que rarement une obligation, sauf celles qui concernent la sécurité sont obligatoires.

Les premières formes de normalisation du livre s'organise au XVIIIe siècle autour de la notice catalographique ou bibliographique, notamment dans les bibliothèques. La notice qui a pour support physique la fiche-carte à jouer devient l'unité d'enregistrement d'une bibliographie ou d'un catalogue. Elle a aussi pour fonction de servir de référence pour citer un autre ouvrage, notamment dans les textes savants, où progressivement cette habitude de travail apparaît chez plusieurs intellectuels ou scientifiques (Grafton, 1998).

Toutefois, le catalogue de bibliothèque comme la bibliographie ou les manières de citer ont longtemps eu des formes mal assurées ou polymorphes (Fayet-scribe, 1997). Ces outils documentaires ont du mal à se fixer des règles même si leur fonction est parfois très ancienne puisqu'elle remonte à l'Antiquité. Ainsi, la signification du mot bibliographie a-t-elle eu du mal à adopter un seul sens et sa définition jusqu'à aujourd'hui en témoigne. À preuve, le dictionnaire Le Petit Robert lui reconnaît l'existence de trois sens. Nous avons retenu celui énoncé par Louise-Noëlle Malclès (Malclès, 1989: p.25) : " La bibliographie est une discipline indépendante dont la raison d'être est bien, en priorité, de permettre la connaissance des textes imprimés de toutes les époques et de tous les pays ".

Aujourd'hui, le sens des différentes formes de notice permettant la description bibliographique est fixé. Toutefois, nous les rappelons pour mémoire (Guinchat & Skouri, 1998 : vol.2 : p.11).

La description bibliographique permet d'identifier précisément un document (au départ imprimé mais le concept a été élargi ensuite, notamment aux documents sonores, visuels puis électroniques) en distinguant les éléments qui les composent. Ces dernières informations sont organisées suivant les prescriptions internationales de la description bibliographique internationale normalisée ou ISBD (pour International Standard Bibliographic Description).

La notice bibliographique reprend les éléments de la description bibliographique en y ajoutant des points d'accès contrôlés (auteur, mot matière...) destinés à faciliter les recherches des utilisateurs. Cette notice constitue l'unité de base de tout répertoire bibliographique.

La notice catalographique reprend la notice bibliographique et la complète en y ajoutant des éléments de localisation tels que la cote du document ou des indications propres à l'organisme comme le numéro d'inventaire ou bien l'état de la collection dans le cas des périodiques. L'opération de catalogage consiste à élaborer des descriptions bibliographiques sur des notices, qui une fois rassemblées, formeront le catalogue.

Dans notre présent article, l'histoire de la normalisation de la notice catalograhique est sans doute la plus présente car elle est une préoccupation constante des bibliothécaires, documentalistes et éditeurs. Toutefois, constituer des répertoires bibliographiques reste aussi un souci central. Citer correctement une référence bibliographique est un problème moins fréquemment évoqué par les normalisateurs tout au long de la période traitée.

La référence bibliographique tout comme la description bibliographique permet d'identifier un document, mais il ne s'agit que d'une citation. Elle n'a pas pour but une description aussi complète puisqu'elle ne sert pas à confectionner un catalogue de bibliothèque ou un répertoire bibliographique. Toutefois, il ne faudrait pas minimiser son importance, puisque dans la seconde partie du XXe siècle, elle a connu des bonheurs divers, notamment celui de servir à la constitution des index de citations en bibliométrie et scientométrie, concourant ainsi à la mesure de la science. Dans ce dernier cas, leur normalisation devenait indispensable pour fabriquer des outils scientométriques.




2. Des échecs et des hommes (1789-1926)


2.1 - Les premières formes de normalisation autour du livre

Les origines

Comme nous l'avons déjà dit, la normalisation est étroitement liée à l'économie. À ce titre, elle doit constituer une réponse efficace à un besoin précis, en l'occurrence un besoin d'uniformité appliqué à une large échelle. Il est dès lors nécessaire de nous interroger sur l'apparition de ce besoin.

Certains le font remonter à la plus haute antiquité et ont vu dans les briquetiers babyloniens ou dans les tailleurs de pierre égyptiens les ancêtres des normalisateurs de notre temps (Lhoste, 1941). De fait, une économie un tant soit peu développée est inconcevable sans un degré minimal de normalisation pour fixer, par exemple, l'organisation et la valeur des monnaies. Les normes de production sont plus rares, à cause de la nature artisanale de l'immense majorité des productions anciennes et de la relative indépendance des fabricants ; cependant elles ne sont pas inexistantes. Ainsi, les traces de certains règlements antiques sont parvenues jusqu'à nous, comme celui qui fixait le calibrage des conduites d'eau des aqueducs romains. De même, nous savons qu'au XVIe siècle, l'arsenal de Venise était capable de monter les éléments d'une galère en une journée au moyen d'éléments préfabriqués, ce qui supposait une normalisation très poussée des pièces et des matériaux. Les normes de qualité ne sont pas non plus une invention récente puisqu'au Moyen-Âge et jusqu'à la Révolution Française, de nombreuses guildes, corporations et autres " jurandes " veillaient à la qualité des produits, la garantissaient, et possédaient les moyens de faire respecter leurs réglementations. En 1691, à Paris, 129 corporations encadraient autant de métiers. En France, la deuxième moitié du XVIIe siècle et la première moitié du XVIIIe marquent l'apparition d'un programme de réglementation sans équivalent à l'époque :

" De 1660 à 1750, dates rondes, le gouvernement conduira un effort systématique pour légiférer sur le détail de la fabrique urbaine, organiser et contrôler celle-ci. Une profusion sans égale de textes (peut-être un millier ?) dit assez la volonté d'encadrement. Deux types de règlements se dégagent de cette avalanche : ceux qui visent un produit dans une ville donnée, ceux qui concernent un ensemble de produits pour tout le royaume, comme l'édit du 13 août 1669 instituant le droit de marque sur les draps de laine. Toutes les pièces de ce corpus ont au moins un point commun : elles énoncent, point par point, le détail des opérations à suivre. L'industrie mode d'emploi. Origine et qualité des matières, nature, dimensions, présentation de la marchandise, tout doit être prévu pour que le produit corresponde à son appellation. "(Woronoff, 1994 :p.47)

Cependant, si l'argument d'une normalisation aussi vieille que la civilisation paraît flatteur, il convient de ne pas en exagérer la portée. Tout d'abord, parce que cet encadrement, quand il existe, cesse bien souvent d'être efficace une fois franchies les barrières urbaines : dans les campagnes la production dépendait d'assemblages d'ateliers artisanaux ou familiaux travaillant indépendamment les uns des autres, ce qui limitait fortement le degré d'uniformité des produits, ceci malgré l'existence de règles. Ces règles étaient d'autant plus souples que la possibilité d'effectuer des contrôles était illusoire. Ensuite, les réglementations étaient souvent locales et ne s'appliquaient qu'à une aire géographique limitée : même la monnaie royale mis ainsi des siècles à s'imposer à l'ensemble du royaume de France.

D'autres raisons, plus subtiles, sont également à prendre en compte lorsque l'on parle de l'ancienneté de la normalisation. Cet argument apparaît avec les premiers organismes de normalisation modernes, particulièrement avec l'AFNOR, à une époque où leur utilité est souvent mal perçue des entreprises, qui y voient une menace pour leur liberté. Il n'est pas innocent que l'idée ait été développée par des personnes directement intéressées au succès de ces organismes : elle leur permettait de rassurer leurs interlocuteurs et de se parer d'une légitimité historique bien utile. Toutefois si leur argument n'était pas faux, il suggérait une définition de la normalisation sans doute trop extensive et surtout sans grand rapport avec la pratique contemporaine.

L'évolution de la bibliographie jusqu'à la Révolution française

Il n'existait rien de comparable dans le domaine de la bibliographie. Ni l'Antiquité, ni le Moyen-Âge n'avaient méconnu l'organisation des connaissances et de la bibliographie : un catalogue de tablettes assyriennes nous est parvenu, donnant le titre de chaque oeuvre, accompagné de sa description et de son emplacement. Plusieurs catalogues du Moyen-Âge, dont celui de la Sorbonne, nous sont connus, les manuscrits y sont classés selon les divisions du trivium (grammaire, rhétorique et logique), du quadrivium (arithmétique, géométrie, musique et astronomie) ainsi que de la théologie, de la médecine et du droit. Les ouvrages étaient répartis entre ces dix catégories non seulement dans le catalogue mais aussi dans les rayonnages, car le catalogue méthodique médiéval servait également de registre d'inventaire et indiquait le contenu des rayons. De sorte que les livres n'avaient pas de place fixe dans les collections puisque de nouveaux ouvrages pouvaient toujours y être insérés. Au pire, une partie entière de la collection pouvait être déplacée si les nouveaux venus demandaient plus de place qu'il en existait.

Le XVIIe siècle amorça une évolution. Le premier traité moderne sur l'organisation des bibliothèques fut publié en 1627 : il s'agissait de l'Advis pour dresser une bibliothèque de Gabriel Naudé. Si ce dernier en restait au classement méthodique, la bibliothèque bodléienne d'Oxford créait le tout premier catalogue dictionnaire : il était possible d'y retrouver les livres par leur auteur, leur titre ou leur sujet. L'édition de 1674 du catalogue proposait des règles qui, pour certaines, sont encore appliquées de nos jours comme de retenir le nom le plus fréquemment utilisé pour un auteur connu sous différents noms. Quelques années plus tard, en 1682, l'édition du catalogue de la bibliothèque de Lamoignon proposa le premier index alphabétique, ainsi que des règles pour la constitution d'index et de catalogues alphabétiques par auteurs, les anonymes étant classés par titres.

Ces progrès, si remarquables, ne connurent cependant pas l'écho qu'ils méritaient. Comme aucun lien de grande ampleur, notamment pour les échanges, ne justifiait l'établissement de règles universellement applicables en matière de bibliographie et de catalogage, les usages anciens continuèrent à se perpétuer. Les arbres de connaissances qui avaient fleuri tout au long des siècles, donnèrent naissance à un épais maquis de catalogues systématiques dont aucun ne parvint à s'imposer. Au total, l'organisation de chaque bibliothèque suivait le modèle choisi par son bibliothécaire, si bien qu'il ne se trouvait pas dans tout le royaume deux bibliothèques suivant un plan de classement exactement semblable. Tant que ces bibliothèques vivaient isolées, cela ne prêtait pas trop à conséquence, et les perspectives d'une évolution vers une harmonisation restaient minces. En saisissant les biens du clergé et des nobles émigrés, l'Assemblée Constituante changea brutalement les choses.


2.2 - La Révolution française : un premier code normalisé de catalogage

La Révolution française confisque les biens des corporations universitaires, des congrégations religieuses et des nobles émigrés et se retrouve soudainement devant des millions de livres, de manuscrits, d'objets d'art et de curiosité. À ce raz-de-marée, s'ajoutent les livres, les estampes et les périodiques qui se multiplient grâce aux progrès conjoints de la fabrication mécanique du papier et des moyens de reproduction. La censure est tombée, pour quelque temps du moins, et assurément le besoin se fait sentir de réglementer le domaine du livre. Quelles sont les solutions préconisées par les différentes assemblées révolutionnaires successives pour endiguer ce flot d'informations ? Il faut s'attarder sur ce moment qui apparaît plus tard comme fondateur dans l'esprit des protagonistes s'interrogeant sur l'information, la normalisation, les bibliothèques et leurs nouvelles missions, un siècle plus tard.

La Révolution française met en place des projets pour répandre l'instruction et en assurer l'accès à tous. En ce sens, les bibliothèques représentent un axe majeur de ce programme (Riberette, 1970). Fin 1790, une première commission composée d'académiciens des arts et des sciences se réunit au Collège des quatre nations. Lors de l'une des premières séances, Lefèvre d'Ormesson, bibliothécaire du roi fait approuver son projet d'établir à partir des inventaires propres à chaque établissement un catalogue général des livres ; autrement dit, il s'agit de constituer un catalogue collectif national. Il le nomme Bibliographie universelle de la France... L'objectif non avoué de Lefèvre d'Ormesson est de compléter le fonds des ouvrages de la Bibliothèque royale. L'idée est lancée, et ce qui suit prouve la volonté d'une politique ambitieuse : diriger l'inventaire des livres de la nation afin de les répartir harmonieusement dans toute la France.

Au printemps 1791, des instructions sont données pour la confection des catalogues de chaque bibliothèque ecclésiastique. Ces instructions représentent en fait un premier code normalisé de catalogage. Les références des ouvrages sont écrites sur les dos de cartes à jouer devenues des fiches de bibliothèques. Ainsi, l'état des fonds et des richesses enfouies sera connu afin de :

"rendre à la lumière, aux lettres et aux progrès de la raison humaine les monuments ensevelis ; les répartir avec justice entre les départements de l'Empire pour y être comme des phares de correspondance ; vendre sans crainte d'erreur, les objets peu utiles ou multipliés, mais ne vendre que ceux-là ; donner à chaque dépôt sa bibliographie particulière et à l'Europe la bibliographie générale de la France, tel est en abrégé l'objet que le Comité s'étoit proposé". (Riberette, 1970 : p.110)
Le Comité d'instruction publique de la Convention nomme en octobre 1792 Urbain Domergue comme chef de la bibliographie ; celui-ci bien que démis de ses fonctions en mars 1794 dirige le Bureau bibliographique de Paris [1]. Il écrit, tout comme l'abbé Grégoire, évêque constitutionnel de Blois, un rapport sur la bibliographie. Le rapport de l'abbé Grégoire rendu en 1794, maintes fois réédité au cours du XIXe siècle, connaît une vraie postérité : il est présenté comme le programme de la Révolution envers les bibliothèques et préconise une juste répartition des bibliothèques sur l'ensemble du territoire, tout en restant réservé sur l'établissement définitif d'une bibliographie générale de la France. De fait, ce projet échoue et s'arrête en même temps qu'apparaît le Directoire. Seuls, subsisteront des lots de cartes à jouer qui deviendront des fiches de bibliothèques et autant de dépôts d'archives. Toutefois si la réalisation n'a pas été efficace, le modèle idéal d'un outil d'accès universel et d'un plan national pour les bibliothèques a vu le jour en théorie.

Les causes de l'échec ou la fin de la bibliographie générale

Le principal problème n'était pourtant pas dans ces approximations mais dans l'inertie des districts et l'incapacité des bibliographes. Dans leur immense majorité, les autorités locales se désintéressèrent totalement du problème et firent preuve de la plus mauvaise volonté qui soit. Dans bien des cas, les districts s'empressèrent de brader ce qui leur paraissait un fatras de papier présentant d'autant moins d'intérêt que les livres religieux y étaient nombreux. Chez les plus extrémistes, ce mépris tourna au vandalisme pur et simple. Ainsi, de nombreux livres anciens furent brûlés ou bien transformés en cartouches. La négligence coupable des pouvoirs locaux se traduisit également par le peu de soin accordé aux conditions de conservation : les rats et les vers en profitèrent largement. Dans ce climat d'incurie générale, la négligence ou la malhonnêteté du personnel apportèrent encore une touche à l'oeuvre de ruine.

Les plus conscients de l'intérêt des bibliothèques firent preuve d'égoïsme étroit et la peur de voir partir les plus belles pièces pour Paris contribua encore à refroidir le peu de zèle existant. Le rapport de l'abbé Grégoire sur la bibliographie suscita un semblant de curiosité pour la bibliographie générale, mais ce fut principalement le décret de la Convention du 8 pluviôse an II (29 janvier 1794), établissant une bibliothèque publique par district, qui souleva un réel enthousiasme chez les autorités locales. Elles y voyaient l'occasion de créer des établissements de prestige et trouvèrent enfin un peu d'intérêt aux dépôts de livres de leur circonscription. Toutefois, cet enthousiasme retomba rapidement devant l'état pitoyable de ces derniers. D'autant que cette autorisation n'exonérait pas les districts de leur tâche de catalogage et que la Convention ne leur laissait que quatre mois pour terminer ce travail ! Ce délai impossible à tenir fut d'autant moins respecté que les municipalités préférèrent se lancer dans des dépenses d'aménagement des futures bibliothèques et engager des bibliothécaires plutôt que de s'occuper des fonds.

Ces fonds constituaient le domaine des commissaires bibliographes. Peu ou pas compétents, peu motivés par leur salaire de misère et par le travail fastidieux qui leur était demandé, ceux qui firent ce qu'ils pouvaient eurent du mérite et les autres quelques excuses. De sorte que leur production fut rarement satisfaisante : en quantité, tout d'abord, tant le nombre des envois fut inférieur à ce qui était attendu, mais surtout en qualité. L'Instruction fut méprisée avec une désespérante constance. En effet, de nombreux catalogues furent expédiés sous forme de cahiers au lieu de fiches et parmi les fiches, une large majorité s'écartait largement du modèle proposé. Écrites sur la largeur au lieu de la hauteur, d'un format fantaisiste, d'une écriture illisible, les déficiences formelles étaient déjà nombreuses. La fertile imagination des commissaires de province y ajouta néanmoins un tableau des fautes de catalogage d'une richesse aussi inattendue qu'affligeante. Même les bibliothèques parisiennes, pourtant incomparablement mieux pourvues, ne fournirent qu'exceptionnellement des catalogues corrects. Suivre le modèle donné par l'Instruction semblait être définitivement hors de leur portée.

Dans son rapport sur la bibliographie, l'abbé Grégoire résumait leur action d'une plume vengeresse : " pour conduire ce travail avec succès, il fallait : 1º des hommes probes ; 2º  des hommes versés dans la paléographie et la bibliographie. Malheureusement, la plupart d'entre eux étaient d'ineptes copistes qui ont dénaturé les titres des livres, altérés les dates, confondu les éditions et envoyé des catalogues inutiles en cahiers, au lieu de catalogues en cartes, les seuls que la loi demandait, les seuls qui puissent nous servir. " (Mortet & Mortet, 1897 : p.173). L'abbé Grégoire finissait en leur reprochant de juger les livres sur leur couverture comme les sots jugent les hommes sur leur habit. En l'an II, la publication à leur intention d'une nouvelle Instruction [2] qui reprenait presque entièrement l'ancienne pour les livres, n'y changea rien.

Les bibliothèques des émigrés et des condamnés de la Terreur vinrent rejoindre les collections ecclésiastiques dans les dépôts. Pour une fois, les districts se montrèrent intéressés car ils subodoraient que ces collections comprendraient peu d'oeuvres religieuses mais un grand nombre de livres modernes. Ils comptaient bien récupérer ces derniers au profit de leurs propres bibliothèques. Il leur fallut déchanter, particulièrement en province : les nobles n'étaient pas tous des philosophes et ceux qui possédaient des collections intéressantes les conservaient plus volontiers à Paris qu'à la campagne.

Pour le Bureau de la bibliographie, cela représentait un surcroît de travail considérable, souci tempéré par le même espoir que les districts. Toutefois, si la récolte s'avéra moins frustrante à Paris qu'en province, l'affaire n'en tourna pas moins au cauchemar pour le bureau bibliographique. En effet, la chute de Robespierre et la fin de la Terreur avaient rendu la liberté à des milliers de personnes dont les biens avaient été confisqués. Parmi elles se trouvaient des propriétaires de collections auxquels il fallut restituer leurs biens. Retrouver ces livres et corriger les inventaires ne se firent pas sans mal et retardèrent encore l'achèvement des autres travaux.

La fin de la bibliographie générale

Compte tenu de cette situation, il était impossible au bureau de la bibliographie d'effectuer un travail valable dans les délais impartis. Au moment où Grégoire fit son rapport, le bureau de la bibliographie avait reçu environ un million deux cent mille cartes correspondant à trois millions de volumes, soit moins du tiers des catalogues (Mortet & Mortet, 1897 : p. 173). La bibliographie générale, qui devait être achevée en quelques mois, prenait au bout de cinq années un retard qui pouvait faire craindre qu'elle ne fût jamais terminée. Le 6 vendémiaire an IV (28 septembre 1795), le Comité de l'instruction publique commanda un rapport sur l'état des travaux à la Commission exécutive qui acheva d'accabler le Bureau de la bibliographie avant de proposer sa dissolution. Le 9 ventôse an IV (28 février 1796) le bureau fut dissous.

Tous les efforts accomplis depuis 1791 avaient été consentis en pure perte. Dès qu'elles furent informées de l'arrêt du projet, les bibliothèques de districts s'empressèrent d'abandonner le lourd fardeau des travaux d'inventaire et de catalogage. Elles ne profitèrent d'ailleurs pas longtemps de leur liberté car les districts révolutionnaires furent promptement éliminés au cours de la réaction thermidorienne. Leurs bibliothèques publiques ne leurs survécurent pas. Les dépôts furent en grande partie récupérés par les écoles centrales départementales créées en février 1795, le reste allant vers des bibliothèques municipales de moindre rang. En 1803, le total de ces établissements représentait 341 bibliothèques. En principe, chacune de ces bibliothèques devait achever le catalogage de ses collections avant d'être ouverte au public, et une copie du catalogue devait être envoyée au Ministère de l'Intérieur.

Dans la pratique, les uns comme les autres se hâtèrent de reprendre les vieilles habitudes de vie autarcique des bibliothèques de l'Ancien Régime et cela malgré les instructions réitérées de Paris. Cette situation perdura jusqu'au décret du 28 janvier 1803 qui confia l'administration des bibliothèques aux municipalités et leur permit enfin de laisser sereinement retomber la poussière sur leurs dépôts de livres. Quant au catalogue général, il demeura en l'état, inachevé et tellement désorganisé qu'il n'y avait rien à en tirer. Les fiches étaient, elles aussi inutilisables et personne ne se soucia plus d'elles, ni des ambitions dont elles étaient le dernier vestige.

Les causes de cet échec étaient multiples : le manque de personnel compétent à tous les niveaux et la mauvaise volonté des autorités locales étaient les plus marquants. Dans son ouvrage sur les bibliothèques françaises durant la Révolution, Pierre Riberette (Riberette, 1970) soulignait également l'erreur de méthode qui consistait à lier la mise en place des bibliothèques à l'élaboration d'un catalogue général.

Unifier les méthodes de travail grâces à l'Instruction était une bonne idée, malheureusement les règles prescrites ne furent appliquées qu'exceptionnellement. Il faut d'ailleurs admettre que tout concourait à ce résultat : la tâche ne correspondait pas à une demande du public, l'autorité régulatrice était méprisée des utilisateurs et de ceux qui devaient faire appliquer ses règlements. Pour finir, les normes étaient inapplicables par les ignorants qui formaient le gros des effectifs des commissaires bibliographes. Si les responsabilités des districts sont écrasantes dans cet échec, celles des pères du Bureau de la bibliographie méritent d'être soulignées : ils avaient demandé l'impossible. La tentative de normalisation des méthodes de travail des bibliographes pendant la Révolution fut donc le parfait exemple d'une normalisation ratée, et ce en dépit d'un certain nombre d'idées parfaitement valables et qui, pour certaines furent conservées, comme, par exemple, l'usage des fiches.


2.3 - Le XIXe siècle : difficultés et progrès discrets

Après cet échec, l'attention portée aux bibliothèques par les pouvoirs publics diminua sensiblement sous l'Empire et la Restauration. Du reste, les bibliothécaires avaient largement de quoi s'occuper en mettant en ordre l'héritage de la Révolution... L'intérêt porté au patrimoine national à partir du deuxième tiers du XIXe siècle, tout particulièrement aux archives, amena un regain d'intérêt que l'État encouragea en exigeant des bibliothécaires un niveau de qualification minimum. De leur côté, bibliothèques qui en étaient capables prirent l'initiative de publier leurs propres catalogues.

Un effort de formation

Le manque de formation des bibliothécaires et des archivistes avait trop pesé sur les projets de l'époque révolutionnaire pour être ignorés. Aussi tout au long du XIXe siècle, un effort est-il fait pour améliorer la qualité du recrutement des bibliothécaires et, surtout, des archivistes. Les choses allèrent lentement, mais le niveau requis s'éleva peu à peu. L'intérêt de l'État se manifesta notamment par la création de l'Inspection générale des bibliothèques en 1839. Le niveau de formation des bibliothécaires s'éleva progressivement durant la deuxième moitié du siècle : alors que la Commission des monuments conseillait de n'utiliser que des gens " ayant quelque teinture de lettres ", les bibliothèques publiques exigèrent dans la deuxième moitié du siècle que leurs postulants possèdent le baccalauréat. À partir de 1879 un " Certificat d'aptitudes aux fonctions de bibliothécaires des Facultés des départements " fut exigé pour devenir bibliothécaire dans une bibliothèque universitaire. Surtout l'État entreprit de former un nouveau corps de spécialistes chargés de la conservation des archives publiques et des bibliothèques en fondant l'École des Chartes.

La fondation de l'École des Chartes en 1821 est une étape cruciale. En effet, cette école permit de donner une formation homogène aux nouvelles générations d'archivistes, rebaptisés paléographes. Or ceux-ci ne furent pas uniquement utilisés dans les services d'archives : de nombreux chartistes assumèrent des fonctions de bibliothécaires, notamment au sein de la Bibliothèque nationale. Cet enseignement commun contribua donc fortement à uniformiser leurs pratiques. De plus, la nécessité de transmettre leurs savoirs força les bibliographes enseignants à définir plus précisément nombre de concepts fondamentaux, à commencer par celui de bibliographie, jusqu'alors ambigu. L'évolution des programmes est révélatrice : le cours de " classement des archives et des bibliothèques publiques " devint, en 1869, un " cours de bibliographie et de classement des bibliothèques et des archives ". On notera au passage l'évolution dans l'ordre des priorités. En 1895, les cours sur les bibliothèques furent, enfin, séparés de ceux concernant les archives. Trois ans plus tard, Charles Mortet (1852-1927) fut chargé de la nouvelle chaire de bibliographie, chaire qu'il occupa jusqu'en 1927 et dont il fut le plus éminent enseignant. Il y enseigna la bibliothéconomie ainsi que la structure des bibliographies les plus importantes et les endroits où les trouver.

À cet effort institutionnel, il faut ajouter les bénéfices de la diffusion de nombreux manuels de bibliographie et de catalogage. Parmi ceux-ci, la classification de Brunet publiée en 1804 dont l'influence se fit sentir dans toute l'Europe jusqu'à la fin du siècle. Brunet répartissait les ouvrages en cinq grandes catégories : la théologie, la jurisprudence, les sciences et les arts, les belles lettres et enfin l'histoire. Rappelons également le manuel de Jules Cousin, publié en 1882 (Cousin, 1882).

Il faut principalement souligner l'oeuvre de Léopold Delisle (1826-1910). Administrateur de la Bibliothèque nationale à partir de 1874, il s'était distingué par les réformes qu'il y avait introduites, notamment en faisant cesser la pratique d'intercaler les nouveaux livres dans les collections, ou en donnant à chacun une place définitive par format et par ordre d'arrivée. Mieux encore, il mena à bien la publication du catalogue des manuscrits entre 1876 et 1878, puis entreprit celle du : Catalogue général des livres imprimés de la Bibliothèque nationale, auteurs à partir de 1897. Il élabora à cette occasion de nouvelles règles de catalogage. Ce travail, commencé plusieurs années auparavant, lui permit d'éditer, outre de nombreux articles, deux petits manuels qui devinrent rapidement des classiques : instructions pour la rédaction d'un inventaire des incunables dans les bibliothèques publiques de France en 1886 et surtout instructions élémentaires et techniques pour la mise et le maintien en ordre d'une bibliothèque, en 1890. Ce dernier manuel s'imposa rapidement comme la référence en matière de catalogage et fit l'objet de quatre éditions en France entre 1890 et 1908 [3].

La publication de ces catalogues eut également des effets indirects bénéfiques en ce qu'ils servirent de modèles aux bibliothécaires qui s'en inspirèrent pour rédiger leurs propres catalogues. Aussi n'est-il pas exagéré de dire qu'à la fin du XIXe siècle les travaux de Léopold Delisle étaient devenus en France des normes de fait. À tel point que lorsqu'en 1911, l'ABF enquêta sur les pratiques de catalogage dans les grandes bibliothèques parisiennes, elle eut la surprise de constater que les Instructions étaient presque suivies partout. Ce n'était d'ailleurs qu'une demie surprise en raison des liens existant entre la Bibliothèque nationale et les autres grandes bibliothèques parisiennes. La Bibliothèque nationale disposait d'un personnel infiniment mieux formé que celui des autres bibliothèques, particulièrement en province. Aussi le jeu des mutations de personnel en faisait-il un vivier pour les bibliothèques parisiennes. L'enseignement de Delisle se répandit également par ce biais.


Le règne du chaos

La politique de formation des bibliothécaires par l'État mit malgré tout un temps considérable à porter ses fruits. Les conditions qui avaient prévalu à l'époque révolutionnaire varièrent peu pendant toute la première moitié du XIXe siècle et la bonne volonté l'emporta généralement sur la compétence. Malgré ce contexte défavorable, les grandes bibliothèques publiques s'engagèrent dans un effort de longue haleine afin de rédiger, et pour certaines de publier leurs catalogues. L'absence de règles mûrement réfléchies et strictement définies fit pleinement ressentir ces effets pervers à chacune des étapes de ce travail complexe et ce jusqu'aux premières années du XXe siècle.

Dans la première moitié du XIXe siècle, le gouvernement proposa quelques modèles inspirés de l'Instruction, mais ils furent une fois de plus largement méprisés et les bibliothécaires ne se privèrent pas pour suivre le modèle qui leur semblait le meilleur. Cela aboutit à lier le sort des bibliothèques à celui de leur bibliothécaire : pour peu que celui-ci changeât, la méthode de travail changeait également et tout ce qui avait été fait auparavant devenait inexploitable. Il fallait alors refaire les catalogues depuis le début. Ainsi à Avranches en 1815, la municipalité s'aperçut à la mort de son bibliothécaire, Hyppolite Hamelin, que son travail était inutilisable : " tout ce qu'il avait fait n'ayant encore d'ordre fini que dans son esprit, les feuilles volantes qu'il avait écrit et fait écrire sous sa dictée par un jeune écolier de philosophie devinrent incompréhensibles pour son secrétaire même " (Desgraves, 1991 : p.168). Il fallut alors tout reprendre depuis le début. À la bibliothèque de l'École Centrale, un transfert des collections entraîna un changement du classement. Le catalogue, vieux de quelques années seulement, s'en trouva inutilisable du jour au lendemain (Desgraves, 1991 : p.168)... En 1896, Charles Mortet constatait encore :

" il y a encore beaucoup à faire avant d'arriver à l'unification désirable ; dans presque toutes les bibliothèques, il existe des usages particuliers, des traditions différentes, dont les traces persisteront longtemps encore, et qui créent de nombreuses divergences dans la rédaction des titres " (Mortet & Mortet, 1897 : pp.194-195)

À ces problèmes de méthode s'ajoutaient les difficultés d'application. Les descriptions bibliographiques, soumises aux mêmes aléas que le catalogue, souffraient des erreurs des copistes. La confusion régnait dans la tenue même des registres. Une circulaire du ministre de l'Instruction publique, Victor Duruy, datée de mars 1867 et adressée aux bibliothèques universitaires, posait des questions qui en disent long sur la rigueur du travail des bibliothécaires de ce temps :

" L'inventaire ou le catalogue est-il régulièrement tenu ? Tous les objets y sont-ils inscrits au fur et à mesure des achats ou des livraisons, lorsqu'il s'agit de libéralités faites par l'État, le département, les villes et les particuliers ?...Existe-t-il, à côté de l'inventaire ou catalogue chronologique un inventaire ou catalogue par ordre de matières ? ".

Une politique inadaptée

L'État avait de grandes responsabilités dans ce chaos. En l'absence de crédits suffisants pour recruter du personnel convenablement formé, il était impossible aux bibliothèques de faire beaucoup mieux. Le budget des bibliothèques ne figurant pas dans les priorités des municipalités, l'État était le seul bailleur de fonds possible pour assumer la conduite d'un vrai programme d'organisation des bibliothèques publiques de même nature que celui des bibliothèques universitaires. Ce rôle lui revenait d'autant plus naturellement qu'après l'intermède du Premier Empire et de la Restauration, qui ne se préoccupèrent ni l'un ni l'autre des bibliothèques, l'intérêt pour le patrimoine culturel augmentait et que la nécessité d'une instruction publique généralisée apparaissait de plus en plus incontournable. La Monarchie de Juillet effleura ainsi l'idée de reprendre à son compte le projet de réalisation d'un catalogue collectif national. Le Second Empire et la Troisième République s'intéressèrent également aux bibliothèques dans le cadre de leurs politiques respectives en faveur de l'enseignement. Or ces régimes semblent avoir gravement sous-estimé la tâche à accomplir.

Ainsi Guizot, alors ministre de l'Instruction publique, tenta-t-il, à partir de 1831, de créer un réseau de bibliothèques " scolaires " à l'usage des élèves et des adultes. En novembre 1833, il envoya, une circulaire à tous les préfets leur ordonnant de faire confectionner un catalogue dans chaque bibliothèque publique et d'en envoyer un exemplaire à ses services. Une exécution immédiate était évidemment impossible et l'affaire traîna : plusieurs missions d'inspection furent envoyées en province pour rendre compte de l'état des bibliothèques [4], mais les catalogues ne furent pas envoyés pour autant. En juillet 1837, Salvandi, successeur de Guizot, devenu alors premier ministre, réédita l'erreur déjà commise par la Convention qui consistait à vouloir régler le problème à coup d'ultimatum : il entreprit brusquement de relancer l'affaire en réclamant des résultats pour le premier octobre de la même année ! Il eut beau menacer d'exclure de la redistribution des ouvrages en double les bibliothèques qui ne tiendraient pas les délais, il n'obtint pas plus de succès que Guizot. Le ministre envoya ensuite des inspecteurs dans les bibliothèques de province pour se rendre compte de leur situation et de l'état des travaux. Ces inspecteurs auraient certainement pu jouer un rôle d'assistance technique auprès des bibliothécaires ; malheureusement dans ce domaine, leur aide consista à rappeler les instructions édictées durant la Révolution.

Bien que les contrôles aient continué grâce à la création de l'Inspection générale des bibliothèques en 1839, aucune suite à ce projet n'apparaît plus dans le recueil de lois concernant les bibliothèques compilé par Ulysse Robert. Le grand projet de Guizot était enterré. Seuls les cinq volumes du Catalogue général des livres composant les bibliothèques du département de la marine et des colonies purent être publié entre 1838 et 1843. C'était le premier catalogue collectif édité en France, ce fut aussi le dernier avant 1886 et comme il ne fut pas tenu à jour il devint rapidement obsolète (Mortet & Mortet, 1897).

Au total, Guizot, qui se plaignait dans sa circulaire que " les bibliothèques des départements sont depuis quarante ans dans une situation qu'on peut appeler provisoire " (Robert, 1883 : p.75), laissa lui aussi son projet inachevé. Le résultat de son action était dérisoire par rapport aux ambitions affichées au départ. Pouvait-il en être autrement alors qu'il ne donnait aucun moyen supplémentaire aux bibliothèques pour exécuter ses ordres ? La Bibliothèque nationale elle-même souffrait de ce manque d'argent : en 1837, un rapport de Duvergier de Hauranne à la Chambre indiquait que le catalogue était à reprendre car 200 000 volumes, bien que rangés n'avaient pu être catalogués. Deux ans plus tard, des crédits furent à nouveau demandés pour les mêmes motifs, mais la demande émanait cette fois directement de Salvandy. Sans plus de succès. Guizot, puis Salvandy, semblaient presque croire que l'incapacité des bibliothèques à établir leurs catalogues provenait d'un manque de bonne volonté. Cela avait été vrai en 1792 mais ne l'était plus quarante plus tard : les hommes avaient changé. Le chaos des fonds commençait même à se résorber. Cependant ce qu'il en restait était plus que suffisant pour paralyser la grande majorité des bibliothèques.

Bien que Guizot ait été l'un des ministres de la première moitié du XIXe siècle, ayant le plus agit en faveur des bibliothèques ; il est possible de se demander si le projet de catalogue national était réellement l'aspect du problème qui l'intéressait le plus. Historien lui-même, il semblait, dans sa circulaire, s'intéresser autant, sinon davantage, à la recherche de manuscrits inédits qu'à l'organisation des collections. De fait, cette politique privilégiant la recherche des manuscrits s'inscrivait dans une démarche plus générale de mise à jour du patrimoine national jusqu'alors inexploité. Cet effort, qui se poursuivit durant tout le XIXe siècle, permit de publier des pièces d'une importance historique que le temps n'a pas démenti. Malheureusement, l'intérêt suscité par cette véritable " chasse au trésor " encouragé par les gouvernements successifs ne fut pas accompagné de l'effort d'organisation et des retombées financières que les bibliothèques étaient en droit attendre.

La seconde moitié du XIXe siècle

Le Second Empire améliora notablement la situation financière des bibliothèques. Le budget consacré aux bibliothèques d'État passa de 500 000 francs à 1 200 000 francs entre 1848 et 1870. De nouvelles bibliothèques furent construites [5] pour accompagner le développement de la lecture publique. Enfin, la création, en 1857, d'un statut propre aux bibliothécaires témoigne de l'intérêt du régime impérial. D'une manière plus générale, les grandes bibliothèques parisiennes purent enrichir et diversifier grandement leurs collections. À la fin de l'Empire, elles faisaient encore bonne figure face aux autres grandes bibliothèques européennes.

Le principal bénéficiaire de cet effort fut la Bibliothèque impériale : son budget passa de 289 000 francs à 495 750 francs durant le Second Empire. Sur cette somme, 50 000 étaient consacrés au catalogage (Gerbod, 1995 : pp.1480-1481). Cette augmentation considérable, doublée de la désignation d'administrateurs généraux de premier plan, tel Jules Taschereau, et d'une véritable politique d'encouragement permirent la publication des dix premiers volumes du Catalogue de l'Histoire de France entre 1855 et 1870, ainsi que des trois premiers volumes du catalogue des manuscrits, et du catalogue des sciences médicales.

Cependant, la situation était moins brillante en province. Le réseau des bibliothèques y était plus lâche et les bons bibliothécaires plus rares qu'à Paris. En outre, l'héritage révolutionnaire était incomparablement plus lourd. De sorte que l'entreprise de catalogage des fonds fut une oeuvre de très longue haleine que peu de bibliothèques purent mener à terme. Ainsi, entre 1807 et 1911, seules quarante-huit bibliothèques municipales de province purent publier leurs catalogues (Desgraves, 1991 : p.180). La politique menée par Gustave Rouland puis par Victor Duruy, ministres de l'Instruction publique, respectivement entre 1856 et 1863 pour le premier, et entre 1863 et 1869 pour le second, permit de multiplier les bibliothèques. En effet, la reprise du projet de 1831 sur les bibliothèques scolaires obligea effectivement la création d'une bibliothèque par maison d'école. Cette action avait cependant des limites : le budget de 100 000 francs par an qui était alloué représentait peu par rapport aux besoins. En fait une grande partie du développement, considérable, des bibliothèques publiques sous le Second Empire était dû à des initiatives privées comme, par exemple, celles de la Société Francklin et de la Ligue de l'enseignement.

La chute de l'Empire n'apporta aucune amélioration à leur condition. En effet, entre 1878 et 1886, Agénor Bardoux, Jules Ferry et René Goblet, inversèrent la politique traditionnelle du Ministère de l'Instruction publique en matière de bibliothèques. Jusqu'alors la priorité avait été donnée aux bibliothèques municipales. Eux s'attaquèrent principalement au problème que représentait la nullité des bibliothèques universitaires. Il est vrai que la situation de ces dernières était dramatique. Des locaux misérables, des collections étiques et peu accessibles, un personnel peu formé et méprisé par les enseignants : elles offraient un spectacle des plus navrants. En 1865, Duruy avait déjà dénoncé cet état d'abandon, mais rien n'avait été fait. À partir de 1873, un " droit de la bibliothèque " fut demandé aux étudiants pour financer les acquisitions, mais cette décision s'avéra très insuffisante [6].

À partir de 1878, un grand nombre de textes ministériels fixèrent le cadre de leur fonctionnement. Une première instruction générale, datée du 4 mai 1878, qui recommandait de ranger les livres non plus en fonction de leur place dans le catalogue mais selon leur ordre d'entrée et leur format, eut une influence qui dépassa rapidement le cadre des bibliothèques universitaires. Trois arrêtés du 23 août 1879 eurent également des conséquences importantes. Le premier offrait un modèle de règlement aux bibliothèques universitaires. Le second définissait les conditions de la lecture. Le dernier créait le Certificat d'aptitude aux fonctions de bibliothécaires des Facultés des départements. Les effets de cette dernière mesure ne doivent toutefois pas être surestimés, tout d'abord parce que les postes offerts étaient peu nombreux : quatre pour le premier concours ; de plus, ce certificat fut principalement passé par des gens déjà en place et désireux de consolider leur situation. Il n'en marquait pas moins un progrès. Il contribua au redressement relatif des bibliothèques universitaires françaises après 1880, même si ces dernières ne furent jamais en mesure de rivaliser avec leurs homologues étrangères, ni de participer activement, à l'exception notable de la bibliothèque de la Sorbonne, aux efforts de l'ABF au début du siècle.

Les défis de la massification de la lecture et de l'édition

Le développement des instruments de travail en matière de catalogage et de bibliographie ne suivit pas un rythme aussi soutenu. Les crédits et les nouvelles formations profitèrent essentiellement aux bibliothécaires parisiens. En province, la situation des bibliothèques resta tout au long du siècle beaucoup plus difficile. L'essor de l'édition fut un autre facteur aggravant. Dans le domaine des périodiques, la parution d'une quantité sans cesse croissante de nouveaux titres, notamment scientifiques, posait des problèmes inédits que l'isolement des bibliothèques ne permettait pas de régler.

Devant cette véritable révolution, les instruments hérités de l'Ancien Régime étaient caducs tant en matière de catalogage que pour l'accueil du public : il était tout simplement impossible de faire fonctionner une bibliothèque publique accueillant régulièrement une grande quantité de nouveautés pour des lecteurs toujours plus nombreux comme une bibliothèque privée du siècle précédent. Les catalogues sur cahiers devenaient trop vite incompréhensibles ou dépassés à force d'ajouts, et les classifications héritées du XVIIIe siècle se révélaient chaque jour moins utilisables. Des progrès importants avaient certes été faits, mais ils étaient insuffisants et le formalisme des bibliothécaires ne permettait pas d'en tirer tout le profit possible. Ainsi, les catalogues sur fiches existaient souvent, mais étaient jugés trop fragiles pour être utilisés par les lecteurs, de sorte que ces derniers ne pouvaient pas disposer des outils de recherche qu'ils réclamaient. Les récriminations des lecteurs et les charges féroces de journalistes [7] trouvent leur explication dans ce décalage qui alla en s'accentuant jusqu'aux premières années du XXe siècle. Encore fallait-il le comprendre et le caractère patrimonial des bibliothèques françaises ne prédisposait pas les bibliothécaires à une si grande ouverture d'esprit. Aussi se laissèrent-ils dépasser.


2.4 D'un siècle à l'autre : les réponses des bibliothécaires et des éditeurs

À la fin du XIXe siècle, la nécessité d'une forme ou d'une autre de normalisation des pratiques bibliographiques ainsi que du catalogage apparaît clairement aux professionnels du livre et du document tant en France qu'à l'étranger. Il restait à élaborer des règles susceptibles d'emporter l'adhésion de tous et... à en généraliser l'usage. Ce double défi, les milieux du livre et du document tentèrent d'abord de le résoudre chacun de leur côté en procédant de deux manières opposées : soit en créant des règles adaptées à leurs besoins particuliers, quitte à tenter par la suite un rapprochement avec d'autres secteurs, comme le font l'Association des Bibliothécaires Français ou le milieu de l'édition ; ou bien en essayant de mettre en place un système global destiné d'emblée s'imposer à tous, comme le tenta Paul Otlet, figure hégémonique du mouvement naissant des documentalistes.

     


2.5 Les solutions des documentalistes

     




3. - Histoire institutionnelle et réalisation de la normalisation (1926-1975)


3.1 Des débuts hésitants

     


3.2 La recherche d'un modèle

     


3.3 Nouveaux acteurs et nouvelle organisation

     


3.4 La reprise des travaux

     




4 - Conclusion


4.1- Une histoire complexe et paradoxale

Les premières formes de normalisation du livre s'organise au XVIIIe siècle autour de la notice catalographique qui prend pour support la fiche-carte à jouer, élément décisif pour réaliser de nouveaux outils permettant d'accéder aux fonds des bibliothèques. Les règles de repérage bibliothéconomique permettant de mettre au point des catalogues et des bibliographies ont été construites en relation avec l'objet livre afin de respecter certaines modalités de conservation et de communication -parfois difficiles- de l'écrit. Les savoir-faire naissant des bibliothécaires se sont peu à peu renforcés pour tenter de surmonter les difficultés et permettre ainsi d'assigner une fiche d'identité au livre. Cependant, l'irruption dans les bibliothèques au cours du XIXe siècle d'une masse importante de supports d'information nouveaux : périodiques scientifiques, photographies, dossiers, etc... identifiés sous le terme générique de "document" créent la confusion et rendent rapidement obsolète cette première voie.

Le rôle du périodique scientifique est ici central car il fait basculer les repères bibliothéconomiques d'identification : l'unité n'est plus le livre mais l'article à l'intérieur du document. Ce type de document comporte des sujets différents et il sera nécessaire de les isoler et de les ficher séparément. Il pourra dorénavant en être de même pour le chapitre d'un ouvrage, une photo ou un objet à l'intérieur d'une collection.

Le traitement documentaire signale l'information à l'intérieur du document sans prendre en compte l'unité physique du support. Il crée ses propres "unités documentaires" en se libérant du contexte matériel mais nécessitant impérativement d'être retrouvées. Cela ne revient pas seulement à indexer l'ensemble d'un ouvrage mais bel et bien à recréer l'identité de nouvelles références documentaires à un niveau très fin. Cette nouvelle forme de signalement correspond à la fois aux besoins d'une information plus spécialisée et rapidement mise à jour. Aussi dès avant 1914, la notion traditionnelle de livre est-elle rejetée par des utopistes comme Paul Otlet, qui préfère s'appuyer sur la notion de document. Dans cette conception, un nouveau mode de traitement et d'identification de l'information est revendiqué. L'information peut dorénavant circuler en réseau et être traitée à un niveau très fin. Dans cette perspective, la fiche qui rend compte du document est un support incontournable face au livre. La classification décimale universelle (CDU) permet d'indexer les fiches.

Le livre imprimé, après quatre siècles, était devenu un objet industriel bien rôdé, et Paul Otlet le réorganise en fonction des nouveaux besoins. Il faut accepter ce paradoxe : alors que bibliothécaires, documentalistes et éditeurs commençaient à trouver des solutions, au début du XXe siècle, pour normaliser la description bibliographique, certains cherchaient déjà à normaliser d'autres objets. En deux mots, il s'agissait de trouver des méthodes et moyens d'accès à l'information hors le livre. Ces tentatives seront balayées, mais le problème était posé avec perspicacité par les normalisateurs de l'époque. La CDU était un moyen transitoire pour répondre à cette utopie. L'emploi qu'elle connut par la suite fut différent. De façon semblable, le plus bel exemple de norme impossible à réaliser est sans doute celui du dossier documentaire ; les nombreuses propositions en ce sens d'Armand Boutillier du Retail à l'UFOD n'aboutirent jamais. L'histoire, sans se répéter, s'abandonne et se heurte aux mêmes difficultés.

Entre les premiers plans de la Révolution française, restés inefficaces, et les résolutions communes adoptées par les grandes associations internationales de bibliothécaires et documentalistes dans les années trente un conflit mondial a eu lieu. Celui-ci a marqué profondément la normalisation en imposant un effort industriel sans précédent aux belligérants : les systèmes de normalisation furent précisément créés à cette occasion pour faciliter la production du matériel militaire et stratégique. Le second paradoxe résidera dans le fait qu'inversement les premières organisations de bibliothécaires et de documentalistes se voulaient résolument pacifistes. L'adhésion de ces derniers aux systèmes nationaux et internationaux ne correspond guère à leur courant de pensée lorsque la normalisation est au service de la guerre.

Malgré toutes ces difficultés, ces échecs ne furent jamais complets puisque les normalisateurs continuèrent et restaient demandeurs de règles communes.

La grande rupture du XXe siècle est de confier l'élaboration des normes non plus aux seuls professionnels mais à des organismes nationaux et internationaux. La forme adoptée par un organisme comme l'AFNOR est l'association, ce choix mérite qu'on s'y arrête, car un paradoxe de plus s'ouvre à notre réflexion. L'association, en France, s'inscrit dans le cadre de la loi de 1901 et traditionnellement relève du secteur non-lucratif. Elle se caractérise en appartenant à ce contexte économique par un certain nombre de critères propres. Ce secteur comprend des organisations qui sont formelles, c'est-à-dire déclarées, privées, à savoir distinctes de l'État, indépendantes, ne distribuant pas de profit à ses membres et ayant des participants volontaires (Archambault, 1996 : p.4). Or, nous avons vu que le statut associatif de l'AFNOR adopté en 1926, puis modifié le 24 mai 1941 et resté en vigueur jusqu'en 1984, ne permet pas à l'AFNOR de fonctionner selon ces qualités propres aux associations. Adopter une forme, sans en respecter les critères caractéristiques, tel semble être la règle adoptée. L'État à la fois centralisateur, mais resté en retrait, accompagne l'histoire discrète et efficace de la normalisation. On peut nommer ce trait par l'expression pudique de " souplesse associative ". Cette frontière parfois peu étanche avec le secteur publique, tout en restant proche du secteur privé et professionnel permet de mettre en place un mode de négociation et de consensus original. Le processus de normalisation unifie les pratiques documentaires existantes. La rédaction d'une norme se fait après négociation entre les différents partenaires concernés, ceux-ci ont souvent des intérêts divergents et l'absent a toujours tort puisqu'il ne pourra pas participer au résultat final.

L'historien aura toujours à se demander : quel est le consensus que représente une norme ? comment la norme exprime-t-elle la réécriture d'une pratique de domination existante ? La partie est toujours à rejouer, mais la méthode de négociation a permis de fixer une règle du jeu. La grande réussite de la normalisation est dans sa méthode. Celle-ci a mis du temps à se fixer. Ainsi à ses débuts, la CPS s'est contentée d'entériner la politique du fait accompli des entreprises les plus fortes, ou bien des recommandations établies par d'autres organismes. Ces approximations ont poussé les professionnels du document à se tourner vers d'autres modèles, notamment américains dans les années trente. Par la suite, la politique menée par Vichy, excessivement centralisée et directive ne pouvait assurer le succès de la normalisation française. Cependant, cette politique autoritaire fut compensée par l'autonomie laissée dans les faits à l'AFNOR. Cette dernière a su se frayer un chemin entre les circonvolutions bureaucratiques et le poids grandissant des institutions internationales de normalisation. La pleine maturité de la méthode pourra se révéler dans les années présentes, à la lumière des bouleversements du document numérique. Chemin faisant, ces normes identifient et formalisent des savoir-faire professionnels. Elles font apparaître des compétences : identification des documents, gestion des fonds, traitement et représentation de l'information ; organisation pour la diffusion... À ce titre, l'histoire de la normalisation constitue un lieu de réflexion fondamentale non seulement pour l'histoire technique mais aussi pour la mémoire des savoir-faire et des connaissances. Son autre face cachée pour mieux comprendre une culture à la fois industrielle et informationnelle est l'histoire des brevets (Duris, 1999) qui suit un chemin parallèle et complémentaire.


4.2 - La transmission professionnelle et citoyenne des normes : une formation à la Société de l'information?

Reste une question : celle de la transmission des normes. Leur connaissance et leur utilisation varient selon les fonctions et le niveau d'étude de leur utilisateur. Si leur connaissance semble indispensable dans le cas de la formation professionnelle des bibliothécaires et des documentalistes qui ont en charge la production des catalogues, des bibliographies et de divers produits documentaires, il n'en est pas de même pour tous les producteurs et consommateurs d'information scientifique et technique potentiels qui sont légion. Dans ce cas, le bricolage règne en maître. En 1980, Michel de Certeau dans son ouvrage sur l'invention du quotidien (Certeau, 1990 : pp.252-257) expliquait combien le lecteur " braconnait " en tous sens le texte, de même le lecteur savant, quand il cite, transforme et arrange à son gré, ses références bibliographiques. Artisan patient d'une production intellectuelle individuel, il a souvent du mal à se relier à une "science-monde" qui obéirait à des lois et des principes universels de traitement de l'information.

Toutefois à l'heure actuelle, transmettre les normes, par exemple autour du document numérique, consiste à savoir rendre capable d'identifier et parfois aussi de valider des contenus d'information. À tout prendre, c'est un passeport incontournable pour tout usager perdu dans notre univers documentaire présent sur Internet. Pourquoi est-ce indispensable ?

Parce que l'utilisateur, quelque soit son degré de production, de consommation et ses besoins d'information devra faire un effort supplémentaire pour identifier et valider ses sources électroniques et ses références bien souvent par lui-même. Il devient en quelque sorte son propre catalogueur et indexeur en créant des unités documentaires nouvelles. Cette formidable liberté s'accompagne d'une discipline. Écrire et lire : ce sera aussi produire les liens avec les autres textes et avec les références d'autres environnements textuels. Ce travail d'écriture supplémentaire ne pourra s'effectuer sans effort humain et sans apprentissage de normes. Les formats informatiques ne permettent la prise en charge que d'une partie seulement des normes par la machine.

L'effort portant sur la formation aux normes autour du document serait finalement un apprentissage concourant à une meilleure maîtrise d'une forme d'écriture qui n'est pas nouvelle. Ni plus, ni moins, il s'agit de savoir lire et écrire dans une Société de l'information.




top Notes

1
En 1896, le général Sébert proposera une association se nommant le Bureau bibliographique de Paris. Il est difficile de ne pas y voir une allusion. D'autant qu'un des objectifs de cette association sera la normalisation et la composition d'une vaste bibliographie.

2
Instruction sur la manière d'inventorier et de conserver dans toute l'étendue de la République tous les objets qui peuvent servir aux arts, aux sciences et à l'enseignement, Paris : Imprimerie Nationale, an II.

3
La Revue des Bibliothèques facilita encore sa diffusion en publiant les instructions dans ses pages en 1908.

4
Jules Michelet fut ainsi envoyé en 1836 inspecter les bibliothèques des départements du sud-ouest. cf. 1991 : p.170)

5
L'agrandissement de la Bibliothèque impériale, dû à l'architecte Henri Labrouste, date de cette époque.

6
En 1878, la totalité des collections des bibliothèques universitaires françaises rassemblaient environ 400 000 volumes, soit moins que la seule bibliothèque de Göttingen en Allemagne !

7
" Catalogue ! nous ne pouvons consentir à donner ce nom à l'informe et crasseux registre que le bibliothécaire consent avec quelques réticences à nous communiquer, à l'affreux bouquin que, sauf votre respect, on pourrait appeler un `sac à loques' [...] Regardez-y (et encore), mais n'y touchez pas. Pour un peu on le ferait encadrer [...] Vous autorise-t-on par hasard à lire une de ces fiches mystérieuses ? Oh, alors vous tombez des nues. Vous vous attendiez à voir un chef-d'oeuvre de bibliothéconomie. Ah bien, voire. Rien, absolument rien. ". (Desgraves, 1991 : p.169)

8
Bulletin A.B.F, nº  1, 1907, p. 1.

9
Parmi eux se trouvaient Mortet et Sustrac de la bibliothèque Sainte-Geneviève, Denicker de la bibliothèque du Muséum d'histoire naturelle, Beaulieux, Marais et Michel, également bibliothécaires, ainsi que Delalain du Cercle de la Librairie et Jordell, un éditeur, venus en observateurs.

10
Sa proposition d'organiser un congrès international à Paris fut adopté à l'unanimité !

11
Le congrès de Prague se tint du 28 juin au 3 juillet 1926.

12
La dénomination de " FIAB " ne sera cependant définitivement adoptée qu'en 1929, au congrès de Rome. Elle sera par la suite remplacée par l'abréviation anglaise IFLA dans tous les pays.

13
François Dupuigrenet-Desroussilles écrit, dans son article, Julliet au lieu de Jewett. C'est pourtant à cette dernière orthographe que sont référencés ses ouvrages dans le catalogue de la Bibliothèque nationale. (Dupuigrenet-Desroussilles, 1997 : p.158-160)

14
Un catalogue des périodiques scientifiques et techniques (de 1665 à 1882) avec des tables chronologiques et une liste des bibliothèques par Henry Carrington Bolton.

15
La classification décimale Dewey est aujourd'hui traduite en plus de 30 langues et est utilisée dans plus de 135 pays, cf. (Jouguelet, 1997 : pp. 138-139)

16
20 000 bibliothèques américaines étaient abonnées à ce service en 1967 et le nombres des fiches envoyées atteignait alors 75 millions. (Dupuigrenet-Desroussilles, 1997 : p.159-160)

17
À partir de 1938, les bibliothèques municipales durent suivre des règles spécifiques suivant des principes diamétralement opposés aux instructions prussiennes.

18
Les interventions des délégués tchécoslovaques (Jean Elmer et Z.D. Tobolka) et polonais (Al. Birkenheim) lors du congrès international des bibliothèques de 1923 sont très révélatrices de cet état d'esprit, cf. Congrès des bibliothécaires et des bibliophiles, Paris : Jouve et Cie, 1925.

19
Cette demande fit l'objet d'un voeux émis officiellement par le congrès des bibliothécaires de 1923 ; elle demeura sans suite. cf. " Voeux émis par le congrès ". In Bulletin de l'ABF, nº  1, 1923, p. 29.

20
Cette partie a été réalisée à partir d'un entretien de Cyril Canet avec Monsieur Lamourette qui travailla comme bibliographe-catalographe dans le service bibliographique des Éditions Hachette entre 1958 et 1980 et d'un entretien de Sylvie Fayet-Scribe avec Éric de Grolier, bibliographe des exclusivités Hachette de 1930 à 1933. (Fayet-Scribe, 1996).

21
Le service bibliographique resta boulevard Saint Germain jusqu'en 1970, alors que les locaux de Biblio se trouvaient dans le nord de Paris.

22
" Le livre, c'est le meilleur et le plus réfléchi de l'esprit de l'homme, c'est la continuation et la fixation de sa parole, et celle-ci est le lien social par excellence, l'instrument, sinon la forme même, que prend l'intelligence. Donner au Livre une haute place dans nos sociétés, faire circuler la Pensée avec le Livre, par lui mettre en présence des Âmes et des Raisons là où sans lui il n'y aurait que des Corps et des Passions, quel tâche pressante, noble et urgente ! " (Otlet, 1925 : pp. 288-289)

23
" Recourir à la classification décimale, on n'y pouvait songer sérieusement : ses fallacieuses précisions, ses dédales obscurs et précaires répugnent aux méthodes de la race. "

24
Cet engagement valut le prix Nobel de la paix 1913 à Henri Lafontaine.

25
Les bibliothèques nationales étaient chargées de constituer un catalogue des ouvrages nationaux tandis que les bureaux bibliographiques devaient s'occuper du dépouillement des revues.

26
"Projet de règles pour la rédaction des notices bibliographiques, rédigé par le Bureau bibliographique de Paris", Bulletin de l'IIB, 1898, p. 81-115.

27
"Code des règles pour l'organisation de la bibliographie et de la documentation", Bulletin de l'IIB, 1909, pp. 185-253.
Charles Sustrac,"À propos d'études pour l'unification des règles de catalogues", Bulletin de l'Association des bibliothécaires français, nº  3, 1910, pp. 92-93.
Et encore, plus tard, en 1931 : Charles Sustrac, "Rapport de la Commission des règles catalographiques", Documentatio Universalis, nº  5-6, 1931, pp. 214-215.
"Règles catalographiques internationales, Bulletin de l'IIB, 1910, pp. 3-71.

28
"Mesures pratiques", Bulletin de l'IIB, 1895-96, pp. 47-48.
Charles Sustrac, "Les fiches imprimées pour catalogues", Bulletin de l'association des bibliothécaires français, juil-août 1909, pp. 74-81.

29
Matériel et accessoires [notamment les meubles classeurs, les fichiers], Bulletin IIB, 1908, pp. 165-168.

30
"Manuel pour la formation et l'usage du Répertoire bibliographique des sciences physiques", IIB, nº  26, 1899.
"Manuel pour la formation et l'usage du RBU de la locomotion et des sports", IIB, nº  48, 1902.
"Manuel du Répertoire bibliographique des Sciences agricoles", Sous la direction de V. Vermorel, IIB, nº  41, 1902.

31
À ma connaissance, l'histoire de la normalisation par branche reste à entreprendre... En ce qui concerne l'histoire de la normalisation pour le document, celle-ci reste à faire à partir des archives primaires de l'AFNOR.

32
Pour l'histoire de la normalisation dans l'entreprise durant l'entre-deux-guerres, Cf. Aimée Moutet, Les Logiques de l'entreprise, la rationalisation dans l'industrie française de l'entre-deux-guerres, Paris, Editions des Hautes Etudes en Sciences Sociales, 1997.
En particulier pp. 73-83. Un intérêt tardif pour la normalisation (1920-1929), et pp. 276-284 : Lenteur des progrès de la normalisation (1930-1935).

33
Au conseil d'administration, les quinze délégués des vingt-huit membres de droit sont, outre l'administrateur général de la Bibliothèque nationale, les directeurs de l'enseignement supérieur, de l'enseignement technique, des Archives nationales, de la BDIC, du Centre national de documentation pédagogique, de l'Institut de droit comparé de la faculté de droit de Paris, soit sept membres relevant de l'Education nationale ; les autres relevant du Commerce, de l'Agriculture, du Travail, des Colonies ou des Affaires étrangères.
Les treize délégués des membres titulaires sont l'administrateur de la Maison de la chimie, les présidents du Bureau bibliographique de France, de la Société de chimie industrielle, de la Société française des électriciens, de la Société des ingénieurs civils de France, de la Chambre syndicale du papier et des industries qui le transforment ; les directeurs du Centre de documentation aéronautique international, du Centre d'informations économiques de l'Office central de l'acétylène et de la soudure autogène, de l'Office de documentation et de photographie auprès de la Bibliothèque nationale, de l'Institut scientifique de recherche économique et sociale, de l'Office technique de l'imprimerie et le secrétaire général des Tables annuelles de constantes et données numériques.
Les directeurs de la Statistique générale de la France, des affaires économiques au ministère des Colonies, des accords commerciaux et de l'information économique, au ministère du commerce, de l'Institut des recherches agronomiques, au ministère de l'Agriculture, du travail au ministère du Travail, de l'Office national météorologique, le chef du service de presse au ministère des Affaires étrangères, plus le président de la Chambre de commerce de Paris.

34
Les archives privées de l'Ufod manquent cruellement pour la saisir autrement qu'à travers le discours officiel de sa revue. Selon le témoignage d'Éric de Grolier les archives de l'Ufod auraient été confiées à Monsieur de la Clémandière qui devient le président de l'Ufod en 1946. Celles-ci auraient été déposées durant un temps à l'Abbaye de Royaumont ( ?) puis dans la cave de Monsieur de la Clémandière ( ?).Sa veuve a été rencontré en 1995. Toutefois, les archives sont restées inaccessibles à ce jour et sont inexploitées.

35
Cette rubrique deviendra à partir de 1934, le Bulletin de documentation bibliographique, conjointement distribué avec La Documentation en France jusqu'en 1948. Il deviendra en 1952 le Bulletin de documentation signalétique. À partir de 1934, le bulletin est édité et diffusé par les soins de la Bibliothèque nationale.

36
Rapport du Trésorier sur la situation financière au 31 décembre 1933, La Documentation en France, novembre 1934, p. 12. Toutefois, les comptes financiers de l'association n'apparaissent qu'après la seconde guerre mondiale. Il semble que durant la période 1931-1937, elle vive des cotisations de ses adhérents.

37
Sur cet aspect, voir le travail de Suzanne Briet au sein de l'Ufod où l'enseignement de la documentation joue un rôle important dans la formation du bibliothécaire ou du documentaliste.(Fayet-Scribe, 1998).

38
L'élaboration de la documentation : rédaction, présentation et édition des mémoires destinés aux périodiques, La Documentation en France, nº  2, 1934, pp. 1-3.

39
ISA : International Standardizing Association. ISO : International Standardizing Organization.

40
L'élaboration de la documentation : rédaction, présentation et édition des mémoires destinés aux périodiques, op. cit.

41
Hoof Commissie vorde Normalisatie in Nederland

42
Office Royal de la Production

43
Conseil des Normes de l'Industrie Allemande

44
Le 2 janvier 1918.

45
MINISTÈRE DU COMMERCE, DE L'INDUSTRIE, DES POSTES ET DES TÉLÉGRAPHES, DES TRANSPORTS MARITIMES ET DE LA MARINE MARCHANDE (1918). " Décret instituant une commission supérieure de la Standardisation ", In Journal officiel, 12 juin 1918, pp. 5068-5069.
Il est à noter que Clémentel avait été rapporteur du budget de la guerre entre 1909 et 1913. Le rapport entre la normalisation et la guerre était donc plus étroit que ne l'avouait le Journal Officiel.

46
Les ministres de la guerre, de l'armement, de la marine et du blocus et des régions libérées nommaient chacun un représentant, ce qui nuance tout de même les objectifs résolument pacifiques de la CPS. Les autres représentants étaient désignés par les ministères du commerce (qui pourvoyait deux postes), des travaux publics, des colonies et du travail. Un membre de l'Académie des Sciences, trois membres du Comité consultatif des arts et manufactures, deux de la société d'encouragement pour l'industrie nationale et autant en provenance de la société des ingénieurs civils de France, accompagnés d'un représentant de la société des électriciens et d'un membre de la société de l'industrie minérale complétaient la commission.

47
Bulletin du Comité National de l'Organisation Française, février 1928. In : MAILY, Jacques (1946). La Normalisation. Paris : Dunod.
Nous pensons qu'il s'agit de d'Henri Lemaître qui travaillait à la normalisation.

48
MINISTÈRE DU COMMERCE ET DE L'INDUSTRIE (1930). " Décret instituant un Comité supérieur de la normalisation ". In Journal officiel, 1er mai 1930, p. 4844.

49
En 1928, au moment de leur création, il existait trois bureaux de normalisation ; en 1940 ils étaient neuf. Il est à remarquer que parmi les trois premiers bureaux figurait celui en charge de la construction. Ce bureau en dépit de l'hostilité persistante des milieux du bâtiment n'édicta pas moins de quatre cent dix normes et fascicules de normalisation durant cette période. Il serait utile de savoir si cette prodigalité doit être interprétée comme une preuve d'efficacité dans des conditions difficiles ou bien un exemple de normes mal faites à cause de l'absence des principaux intéressés.

50
MINISTÈRE DU COMMERCE ET DE L'INDUSTRIE (1930). " Décret instituant un Comité supérieur de la normalisation ". In Journal officiel, 1er mai 1930, p. 4844.

51
MINISTÈRE DU COMMERCE ET DE L'INDUSTRIE (1930). " Décret instituant un Comité supérieur de la normalisation ". In Journal officiel, 1er mai 1930, p. 4844.

52
" Tout industriel qui n'applique pas intégralement une normalisation est passible de peines pouvant aller jusqu'à deux ans de prison ".
BUSSY, Mériel (1942). "La normalisation", cours professé à l'École Supérieure d'Organisation Professionnelle. In : MAILY, Jacques (1946). La Normalisation. Paris : Dunod. p. 71.

53
SECRÉTARIAT À LA PRODUCTION INDUSTRIELLE (1941). " Décret du 24 mai 1941 définissant le statut de la normalisation ". In Journal officiel de l'état français, 28 mai 1941, pp. 225.

54
SECRÉTARIAT À LA PRODUCTION INDUSTRIELLE (1941). " Décret du 24 mai 1941 définissant le statut de la normalisation ". In Journal officiel de l'État français, 28 mai 1941, pp. 225.

55
En dépit de son rôle crucial, l'AFNOR ne fut pourtant reconnue d'utilité publique que par un décret tardif daté du 5 mars 1943.

56
Organisation des Nations Unies pour l'Éducation, la Science.

57
International Organisation for Standardization. Le nom ISO ne correspond pas exactement à l'ordre des initiales du sigle anglais. Il s'agit cependant d'un choix motivé par le désir de faire correspondre le nom de l'organisation internationale à la racine grecque iso qui signifie même ou semblable et que l'on retrouve en français dans de nombreux mots comme isocèle ou isotherme par exemple.

58
Le CEN comprend actuellement dix-huit états membres : les quinze états de l'Union Européenne ainsi que trois de l'Association Européenne de Libre échange. Par exception, les normes européennes d'électroniques et de télécommunication sont élaborées par deux organismes indépendants : le CENELEC (Comité Européen de Normalisation Électronique) et l'ETSI (Institut Européen de Normalisation des Télécommunications).
DEGRYSE, Christophe(1998). Dictionnaire de l'Union Européenne, Paris, Bruxelles, pp. 153-154

59
La commission générale 46, qui s'occupe des normes de documentation, est actuellement composée de huit commissions de normalisation (CN) :

60
"La réunion préparatoire de Londres en vue d'une conférence internationale de catalogage". In Bulletin d'information de l'ABF, nº  30, novembre 1959, pp. 177-179.

61
Description Bibliographique Internationale Normalisée (Monograhie).
Il faut prendre garde à ne pas confondre l'ISBD, qui est une description, avec l'ISBN ou l'ISSN qui sont des codes d'identification.

62
International Standard Bibliographic Description (Serial), description bibliographique internationale normalisée des publications en série

63
MAchine Readable Cataloging : catalogage lisible en machine.

64
US MARC aux États-Unis, DB MARC en RFA, UK MARC en Grande Bretagne, etc.

65
norme ISO 2709

66
UNIversal MARC

67
Permanent UNIMARC Committee

68
Le dernier caractère sert de contrôle et peut être remplacé par un X.

69
Identification bibliographique des contributions dans les publications en série et les livres.

70
Avant 1990 la composition des commissions de normalisation n'étant pas systématiquement précisée dans le texte d'une norme, des experts du monde de l'édition ont vraisemblablement participé à l'élaboration d'autres normes tant au sein de l'AFNOR, que dans des organismes internationaux comme l'ISO.

71
AFNOR (1980).Catalogage des enregistrements sonores - rédaction de la notice bibliographique (1980). Paris-La-Défense : Afnor. 45 p.

72
Otlet avait envisagé le problème constitué par la barrière des langues, mais pensait que l'usage de l'espéranto permettrait de la surmonter.

73
La classification Dewey fut ainsi répandue en Chine et aux Philippines par les bibliothécaires américains. De même, Shiyali Ranganathan s'inspira-t-il naturellement des bibliothèques britanniques pour organiser les bibliothèques indiennes.




top Bibliographie

retour
ARCHAMBAULT, Edith (1996). Le secteur sans but lucratif. Associations et Fondations en France. Paris : Economica. 261p. ISBN 2-7178-3103-7

retour
ASSOCIATION FRANCAISE DE NORMALISATION (AFNOR) (1996). Recueil de normes françaises en documentation, 3 vol., 6e édition. Paris-la-Défense : AFNOR

retour
ASSOCIATION FRANCAISE DE NORMALISATION (AFNOR) (1993). Recueil de normes françaises en documentation. 2 vol. 5e édition. Paris-la-Défense : AFNOR. ISBN 2-12-234450-4 (édition complète).

retour
ASSOCIATION FRANCAISE DE NORMALISATION (AFNOR) (1990). Recueil de normes françaises en documentation.2 vol. 4e édition. Paris-la-Défense : AFNOR, ISBN 2-12-234440-7 (édition complète).

retour
ASSOCIATION FRANCAISE DE NORMALISATION (AFNOR) (1982). Recueil de normes françaises en documentation. 2e édition. Courbevois : AFNOR. 576 p. ISBN 2-12-339402-5.

retour
ASSOCIATION FRANCAISE DE NORMALISATION (AFNOR) (1980). Recueil de normes françaises en documentation. Courbevois : AFNOR. 482 p. ISBN 8-12-339400-9 (erroné).

retour
ASSOCIATION FRANCAISE DE NORMALISATION (AFNOR) (1943). La normalisation, journée d'études et de propagande du 16 décembre 1942. Paris. 47 p.

retour
ASSOCIATION DES BIBLIOTHECAIRES FRANÇAIS (ABF) (1997). " Normalisation et formats ", In Bulletin d'information association des Bibliothécaires Français, n° 174, 1er trimestre 1997, pp. 30-63.

retour
ASSOCIATION DES BIBLIOTHECAIRES FRANÇAIS (ABF) (1994). " Les Formats ". In Bulletin d'information association des Bibliothécaires Français, n° 163, 2e trimestre 1994, pp. 47-73.

retour
ASSOCIATION DES BIBLIOTHECAIRES FRANÇAIS (ABF) (1931). " Institut international de bibliographie, 10e conférence de bibliographie, 24-29 août 1931 ". In Chronique ABF, janvier-juin 1931, pp. 73-76.

retour
ASSOCIATION DES BIBLIOTHECAIRES FRANÇAIS (ABF) (1929). Règles générales proposées pour la rédaction des catalogues en vue de leur unification. Paris. 32 p.

retour
ASSOCIATION DES BIBLIOTHECAIRES FRANÇAIS (ABF) (1927). " Comité français de la bibliothèque moderne, origine et but du comité, travaux du comité ". In Chronique ABF, janvier 1927. pp. 17-21.

retour
ASSOCIATION DES BIBLIOTHECAIRES FRANÇAIS (ABF) (1913). Règles et usages observés dans les principales bibliothèques de Paris pour la création et le classement des catalogues d'auteurs et d'anonymes. Paris. 56 p.

retour
BALAYE, Simone & FOUCAUD, Jean-François (1991). " La Bibliothèque nationale (1800-1914) ". In : VARRY, Dominique (dir.). Histoire des bibliothèques françaises, t. 3, Paris : Cercle de la Librairie, pp. 299-355. ISBN 2-76-54-0472-0.

retour
BARBIER, Frédéric (1991). " Les Bibliothèques des sociétés savantes ". In : VARRY, Dominique (dir.). Histoire des bibliothèques françaises, t. 3, Paris : Cercle de la Librairie, pp.455-163. ISBN 2-76-54-0472-0.

retour
BAUDET, André (1930). La Normalisation, Paris : Chambre de commerce et d'industrie. 19 p.

retour
BEAUDIQUEZ, Marcelle (1983). Guide de bibliographie générale, méthodologie et pratique, Munich, New York, Paris : K.G. Saur. 280 p. ISBN 3-598-10828-1.

retour
BAYLE, Charles (1923). " De la nécessité de l'emploi en librairie de la fiche bibliographique internationale ". In : Congrès des bibliothécaires et des bibliophiles, Paris, pp. 359-361.

retour
BITOUN, Lior (1993). Documentation américaine : les archives de l'American Library in Paris. L'Ecole franco-américaine de la rue de l'Élysée (1923-1929). Mémoire de Maîtrise : ParisI Panthéon-Sorbonne, 101p.

retour
BLASSELLE, Bruno & MELET-SANSON, Jacqueline (1990). La Bibliothèque nationale, mémoire d'avenir, Paris : Gallimard (Découverte Gallimard : Histoire). 176 p. ISBN 2-07-05311-2.

retour
BLASSELLE, Bruno (1991). " La bibliothéconomie, théorie et pratique ". In : VARRY, Dominique (dir.). Histoire des bibliothèques françaises, t. 3, Paris : Cercle de la Librairie, pp. 143-164. ISBN 2-7654-0472-0.

retour
BOURBIER, Maurice (1907). " Les Progrès récents et l'avenir du dépouillement de la bibliographie scientifique ". In Bulletin de l'Institut International de Bibliographie, 1907, pp. 177-186.

retour
BOURGEOIS, Pierre (1934). " Enquête faite par l'institut international de coopération intellectuelle sur la coordination des centres de documentation ". In La documentation en France, 1934, pp. 12-21.

retour
BOURGEOIS, Pierre (1935). " L'Exposition de l'outillage documentaire " In La documentation en France, n° 2, 1935, pp. 15-17.

retour
BOURGEOIS, Pierre (1940). La Normalisation dans le domaine de la bibliothéconomie et de la documentation. Paris : Maison de la Chimie. 15 p.

retour
BOUTILLIER du RETAIL, Armand (1934). "Le classement alphabétique des dossiers dans les entreprises industrielles et commerciales", La Documentation en France, nº  7, nov. 1934, pp. 14-16.

retour
BRIET, Suzanne (1932). " L'Activité bibliographique et documentaire à la bibliothèque nationale ", In Revue des bibliothèques, 1932, pp. 7-19

retour
BRIET, Suzanne (1937). " La Terminologie des sciences de l'information ". In La documentation en France, n° 1, janvier 1937, pp. 1-12.

retour
BUREAU BIBLIOGRAPHIQUE DE PARIS (1898). " Projet de règles pour la rédaction des notices bibliographiques ", In Bulletin de l'institut international de bibliographie, 1898, pp. 81-115.

retour
CANET, Cyril (1999). Histoire des normes de documentation (1789-1999). Mémoire de maîtrise : Paris I Panthéon-Sorbonne, 148 p.

retour
CAZABON, Marie-Renée (1999). Unimarc, manuel de catalogage. Paris : Cercle de la Librairie. 444 p. ISBN 2-7654-0746-0.

retour
CHAVIGNY, docteur (1935). " La pratique de la documentation ". In La documentation en France, n° 3, 1935, pp.8-12.

retour
CERTEAU, Michel de (1990). L'invention du quotidien. 1. Arts de faire. Réédition. Paris : Gallimard (folio essais ; 146). 349p. ISBN 2-07-032576-8

retour
COMMISSARIAT AU PLAN (1997). Rapport au gouvernement : le système français de normalisation : évaluation et perspectives, Paris : la Documentation française, 309 p.

retour
" Conférence internationale de catalogage. Réunion préliminaire à Londres (19-25 juillet 1959) ". (1959) In Bulletin des bibliothèques de France, juillet-août, 1959, pp.367-373.

retour
" Conférence internationale sur les principes de catalogage (Paris. -Unesco, 9-18 octobre 1961) ". (1962) In Bulletin d'information de l'Association des bibliothécaires Français, n° 37, 1962, pp. 7-19.

retour
COUSIN, J. (1882). De l'organisation et de l'administration des bibliothèques publiques, Paris : Pedonel-Lauriel. 374 p.

retour
COYECQUE, Ernest (1922). Bibliothèques municipales de Paris. L'œuvre internationale d'organisation des bibliothèques publiques. Paris : Dupont.72 p.

retour
DEGRYSE, Christophe (1998). Dictionnaire de l'Union Européenne : politique - institutions - programmes. Bruxelles : De Boeck Universités. 798 p. ISBN 2-8041-2771-0.

retour
DELMAS, Bruno (1991). " Les Débuts de la formation des bibliothécaires ". In : VARRY, Dominique (dir.). Histoire des bibliothèques françaises, t. 3, Paris : Cercle de la Librairie, pp. 119-142. ISBN 2-7654-0472-0.

retour
DELISLE, Léopold (1886). " Instructions pour la rédaction d'un inventaire des incunables dans les bibliothèques publiques de France ". In Bulletin des bibliothèques et des archives, Paris, 1886, pp. 1-15.

retour
DELISLE, Léopold (1908). " Instructions élémentaires et techniques pour la mise et le maintien en ordre des livres d'une bibliothèque ". In Revue des bibliothèques, Paris, 1908, pp. 301-378.

retour
DENIZET, Jean (1952). " L'UFOD et la diffusion des méthodes ". In La Documentation en France, hors-série, 1952, pp. 17-25.

retour
DESGRAVES, Louis (1991). " Le Catalogage des fonds ". In : VARRY, Dominique (dir.). Histoire des bibliothèques françaises, t. 3, Paris : Cercle de la Librairie, pp. 165-182. ISBN 2-7654-0472-0.

retour
DIDIER, Charles (1898). " La Revue à découper, note sur un mode plus rationnel de publier les articles de revue " In Bulletin de l'institut international de bibliographie, 1898, pp. 175-182.

retour
DUCAUD, Marie-Claude (1982). Index de la revue des bibliothèques : 1911-1936, mémoire : École nationale supérieure des bibliothèques, 159 p.

retour
DUCHEMIN, Pierre-Yves (1992). " La Bibliothèque nationale " In : POULAIN, Martine (dir.). Histoire des bibliothèques françaises, t. 4, Paris : Cercle de la Librairie, pp. 366-379. ISBN 2-7654-0510-7.

retour
DUPUIGRENET-DESROUSSILLES, François (1997). " Les Catalogues et le mythe de la bibliothèque universelle ". In Bulletin d'information Association des Bibliothécaires Français, n° 174, 1er trimestre, 1997, pp. 158-160

retour
DURIS, Daniel (1999). Histoire des outils d'information pour l'accès à la propriété industrielle en France de 1791 à 1957. Mémoire de maîtrise : Paris I Panthéon-Sorbonne, 161p.

retour
DUSSERT-CARBONE, Isabelle & CAZABON, Marie-Renée (1994). Le Catalogage : méthode et pratiques : I. Monographies et publications en séries. Paris : Cercle de la Librairie (Collection bibliothèques). 493 p. ISBN 2-7654-0551-4.

retour
FAYET-SCRIBE, Sylvie (1998). Histoire des outils de médiation du savoir : naissance d'une culture de l'information (1895-1937). Mémoire d'habilitation à diriger les recherches : Université Paris I Panthéon-Sorbonne. 402 p.

retour
FAYET-SCRIBE, Sylvie (1997). " Histoire de l'accès à l'information : repères ". Solaris, les cahiers du Groupe Interuniversitaire de Recherche en Science de l'Information (GIRSIC), n°4, décembre1997. Internet. Consulté en janvier 2000 : <http://www.info.unicaen.fr/bnum/jelec/Solaris/d04/4fayet_0intro.html>

retour
FAYET-SCRIBE, Sylvie (1996). " La passion de l'organisation des connaissances. Entretien avec Éric de Grolier ". In Documentaliste. Sciences de l'information, n°6, nov.déc. 1996, pp. 286-293.

retour
FEDERATION INTERNATIONALES DES ASSOCIATIONS DE BIBLIOTHECAIRES (1961). " Conférence internationale sur les principes de catalogage. Paris, 9-18 octobre 1961 ". In Bulletin d'information association des Bibliothécaires Français, n° 12, décembre 1961, pp. 559-574

retour
FLEURY, Agnès (1998). Histoire de l'UNISIST, mise en place d'un programme international de l'UNESCO pour développer un système mondial d'IST (1967-1979). Mémoire de maîtrise : Paris I Panthéon-Sorbonne, 111p.

retour
FOURGEAU, André (1929). La Rationalisation, États-Unis.- Allemagne.- Taylorisme.- Socialisme rationnel.- fordisme.- normalisation.- agriculture.- concentration moules économiques et juridiques. Paris : Payot. 255 p.

retour
GERBOD, Paul (1995). " art. bibliothèques ", In : TULARD, Jean (dir.). Dictionnaire du Second Empire, Paris : Fayard, pp. 1480-1481. ISBN 2-213-59281-0

retour
GERARD, Jean (1932). " L'Organisation mondiale de la documentation universelle : rapport présenté au comité d'experts de la Société des nations ". In Coopération intellectuelle, 1932, n° 22-23, pp. 1325-1332.

retour
GRAFTON, Antony (1998). Les origines tragiques de l'érudition. Une histoire de la note en bas de page. Paris : Seuil. 217p. ISBN 2-02-0304404-x

retour
GUINCHAT, Claire & SKOURI, Yolande (1996), Guide pratique des techniques documentaires. 2 vol. Vanves : Edicef. ISSN 0993

retour
IGALENS, Jacques & PENAN, Hervé (1994), La Normalisation. Paris : Presse universitaires de France (coll. Que sais-je ?).127 p. ISBN 2-13-046434-3.

retour
INSTITUT INTERNATIONAL DE BIBLIOGRAPHIE (1931). " La dixième conférence de l'institut international de bibliographie (La Haye 1931) ". In Bulletin de l'institut international de bibliographie, 3e trimestre 1931, pp. 83-89.

retour
INSTITUT INTERNATIONAL DE BIBLIOGRAPHIE (1911). " Office international de documentation technique. Appel aux ingénieurs, aux industriels et aux techniciens ". In Bulletin de l'institut international de bibliographie, 1911, pp. 209-211.

retour
JOUGUELET, Suzanne (1997)." Classification décimale Dewey ". In : CACALY, Serge (dir.).Dictionnaire encyclopédique de la documentation, Paris : Nathan (Universités), pp. 138-139.

retour
JOUOT, Cassandre (1997). Le Congrès mondial de la documentation universelle. Mémoire de maîtrise en science de l'information : Université Paris I Panthéon Sorbonne.

retour
KLEINDIENST, Thérèse (1992). " Les transformations de la Bibliothèque nationale ". In : POULAIN, Martine (dir.). Histoire des bibliothèques françaises, t.4, Paris : Cercle de la Librairie, pp. 84-113. ISBN 2-7654-0510-7.

retour
LEDOS, Etienne Gabriel (1940). Usages suivis dans la rédaction du catalogue général des livres imprimés de la bibliothèque nationale. Réédition. Paris : Bibliothèque nationale.71 p.

retour
LEMAÎTRE, Henri (1933). " Séance plénière de l'UFOD du 14 déc. : Vocabulaire technique du bibliothécaire français, allemand, anglais ". In La Documentation en France, décembre 1933, pagination spéciale, 5 p.

retour
LEMAITRE, Henri & LANGLOIS (1913). " Observations sur les `Règles et Usages pour la rédaction des catalogues' ". In Bulletin de l'ABF, nº  6, 1913, pp. 97-100.

retour
LEVEILLE, Laure (1992). " Fascination étrangère et naissance de la lecture publique ". In : POULAIN, Martine (dir.). Histoire des bibliothèques françaises, t.4, Paris : Cercle de la Librairie, pp. 154-177. ISBN 2-7654-0510-7.

retour
LHOSTE, Ernest (1943). La normalisation, journée d'études et de propagande du 16 décembre 1942, Paris : Comité national de l'organisation française, Association Française de Normalisation.

retour
LHOSTE, Ernest (1941). La normalisation et l'art. Conférence donnée le 14 novembre 1941 à la Société des ingénieurs civils de France. S.P.

retour
MAACK, Mary-Niles (1982). " Americans in France : Cross-Cultural Exchange and Diffusion of Innovations ". In Journal of Library History, vol. 21, 1982, pp. 316-333

retour
MAILY, Jacques (1946). La Normalisation. Paris : Dunod. 477 p.

retour
MAIRE, Albert (1886). Manuel pratique du bibliothécaire. Paris. 591 p.

retour
MALCLÈS, Louise-Noëlle & LHERITIER, Andrée (1989). La bibliographie. Paris : Presses universitaires de France, 127p.

retour
MALCLÈS, Louise-Noëlle (1935). " L'Entraide des bibliothèques par les catalogues collectifs ". In La revue du livre et des bibliothèques, n° 3-5, mars-mai 1935, pp. 87-94

retour
MINISTERE DE L'INDUSTRIE ET DE LA RECHERCHE (1984). " Décret n° 84-74 du 26 janvier 1984 fixant le statut de la normalisation ". In Journal officiel - Lois et décrets, 1er février 1984, pp. 490-491.

retour
MINISTERE DU COMMERCE ET DE L'INDUSTRIE (1930). " Décret instituant un Comité supérieur de la normalisation ". In Journal officiel, 1er mai 1930, pp. 4843-4845.

retour
MINISTERE DU COMMERCE, DE L'INDUSTRIE, DES POSTES ET DES TELEGRAPHES, DES TRANSPORTS MARITIMES ET DE LA MARINE MARCHANDE (1918). " Décret instituant une commission supérieure de la Standardisation ", In Journal officiel, 12 juin 1918, pp. 5068-5069.

retour
MOREL, Eugène (1930). " Notes sur le congrès de l'institut international de bibliographie à Zurich en août 1930 ". In Chroniques ABF, n° 7-12, août-décembre 1930, pp. 154-155.

retour
MORTET, Charles (1912). " Rapport présenté au Comité de l'A.B.F. sur les travaux de la Commission du Catalogue ". In Bulletin de l'Association des Bibliothécaires français, n° 6, 1912, pp. 42-44.

retour
MORTET, Charles & Victor (1897). " Des catalogues collectifs ou communs à plusieurs bibliothèques ". In Revue internationale des bibliothèques, Paris, 1897, pp. 169-195.

retour
MOUTET, Aimée (1997). Les Logiques de l'entreprise, la rationalisation dans l'industrie française de l'entre-deux-guerres, Paris : Éditions des Hautes Études en Sciences Sociales.

retour
NEVEUX, Pol (1929). Règles générales proposées pour la rédaction des catalogues en vue de leur unification, Paris, 1929, p. 2.

retour
OTLET, Paul (1925). " L'Organisation internationale du livre, de la bibliographie et de la documentation ". In : Congrès international des bibliothécaires et des bibliophiles, Paris, 1925, pp.287-295.

retour
OTLET, Paul (1920). L'Organisation internationale de la bibliographie et de la documentation. publication de l'Institut international de bibliographie, n° 128, 1920, pp. 1-43.

retour
OTLET, Paul (1908). " L'état actuel de l'organisation bibliographique internationale ". In Bulletin de l'institut international de bibliographie, 1908, pp. 165-189.

retour
OTLET Paul (1905). " L'état actuel de l'organisation bibliographique internationale ". In Bulletin de l'institut international de bibliographie, fascicule 1-6, 1905, pp. 184-213.

retour
OTLET, Paul (1903). " Les Sciences bibliographiques et la documentation ". In Bulletin de l'institut international de bibliographie, 1903, pp. 125-147.

retour
OTLET, Paul (1899). " Coopération au répertoire bibliographique universel ". In Bulletin de l'institut international de bibliographie, 1899, pp. 154-155.

retour
OTLET, Paul (1899). " Catalogue des accessoires bibliographiques de l'IIB ". In Bulletin de l'institut international de bibliographie, 1899, pp. 185-192.

retour
OTLET Paul & LAFONTAINE, Henri (1895). " Création d'un répertoire bibliographique universel ". In Bulletin de l'institut international de bibliographie, n° 1, 1895, pp. 15-38.

retour
POINDRON, Paul (1960). " Préparation de la conférence internationale sur les principes de catalogage ". In Bulletin d'information des Bibliothèques de France, n° 12, décembre 1960, pp. 467-483.

retour
POULIQUEN, Pierre (1981). Index du Bulletin de l'Association des bibliothécaires Français, mémoire : École nationale supérieure des bibliothèques, S.P.

retour
REYWARD, W. Boyd (1975). The Universe of Information, the work of Paul Otlet for Documentation and International Organisation. Moscou : FID. 373p.

retour
RIBERETTE, Pierre (1992). " De la Commission des monuments au Conseil de conservation ". In : VARRY, Dominique (dir.). Histoire des bibliothèques françaises, t. 3, Paris : Cercle de la Librairie, pp. 29-42. ISBN 2-7654-0472-0.

retour
RIBERETTE, Pierre (1970). Les Bibliothèques françaises pendant la Révolution (1789-1795), Paris : Bibliothèque nationale. 157 p.

retour
RICHOU, Gabriel (1885). Traité de l'administration des bibliothèques publiques. Paris. 422 p.

retour
ROBERT, Ulysse (1883). Recueil de lois et décrets, ordonnances, arrêtés, circulaires, etc., concernant les bibliothèques publiques, communales, universitaires, scolaires et populaires. Paris. 258 p.

retour
ROCHE, Daniel (1997). Histoire des choses banales. Naissance de la consommation XVIII-XIXe siècle. Paris : Fayard. 235p. ISBN 2-213-59804-5.

retour
SABY, Frédéric (1992). " Les Premiers congrès internationaux ". In : POULAIN, Martine (dir.). Histoire des bibliothèques françaises, t.4, Paris : Cercle de la Librairie, pp. 168-169. ISBN 2-7654-0510-7.

retour
SECRÉTARIAT À LA PRODUCTION INDUSTRIELLE (1941). " Décret du 24 mai 1941 définissant le statut de la normalisation ". In Journal officiel de État français, 28 mai 1941, pp. 225-226.

retour
SEMMEL, Marie-Ange (1984). Index du Bulletin de l'Association des bibliothécaires Français (1907-1980). Mémoire : École nationale supérieure des bibliothèques, S.P.

retour
SONNEVILLE, Geneviève (1982). Bulletin de l'Association des bibliothécaires Français Index : 1946-1981. Mémoire : École nationale supérieure des bibliothèques, 86 p.

retour
SUSTRAC, Charles (1931). " Rapport de la Commission des règles catalographiques ". In Documentation Universalis, n° 5-6, 1931, pp. 214-215

retour
SUSTRAC, Charles (1925). " Le Bureau bibliographique de Paris de 1898 à 1923 ". In : Congrès international des bibliothécaires et des bibliophiles, Paris : Jouve et Cie, 1925, pp.298-299.

retour
SUSTRAC, Charles (1913). " Impressions d'Amérique ", In Bulletin de l'Association des Bibliothécaires français, n° 6, 1913, pp. 89-94.

retour
SUSTRAC, Charles (1910). "À propos d'études pour l'unification des règles de catalogues ". In Bulletin de l'Association des Bibliothécaires français, n° 3, 1910, pp. 92-93.

retour
SUSTRAC, Charles (1910). " Règles catalographiques internationales ". In Bulletin de l'Association des Bibliothécaires français, 1910, pp. 3-71.

retour
SUSTRAC, Charles (1909). " Les Fiches imprimées pour catalogues ". In Bulletin de l'Association des Bibliothécaires français, juillet-août 1909, pp. 74-81.

retour
WILSON, Florence (1925). " Standardisation of methods ". In : Congrès des bibliothécaires et des bibliophiles. Paris : Jouve et Cie, 1925, pp.302-304.

retour
WILSON, Florence (1925). " Progress made in standardisation and methods of cooperation, In: bibliographical work ". In : Congrès des bibliothécaires et des bibliophiles, Paris : Jouve et Cie, 1925, pp. 305-306.

retour
WORONOFF, Denis (1994). Histoire de l'industrie en France du XVIe siècle à nos jours. Paris : Seuil. 670p.




top Liste des sigles


© "Solaris", nº 6, Décembre 1999 / Janvier 2000.