La presse périodique scientifique sur les réseaux

Ghislaine CHARTRON


URFIST de Paris/École Nationale des Chartes - chartron@cnam.fr - Paris le 20 Août 1995


Paru dans : Les Nouvelles Technologies dans les bibliothèques., sous la direction de Michèle Rouhet, Le Cercle de la Librairie, 1996.


Le développement des réseaux électroniques, vecteur d'échanges internationaux, n'est pas sans effet sur les modes de production, d'organisation et de diffusion de la presse périodique traditionnelle. Le phénomène débute dès les années 70 avec l'essor des réseaux internationaux de télécommunication. Aujourd'hui, le processus est amplifié par le réseau informatique Internet, d'origine américaine, qui se déploie maintenant sur l'ensemble des continents. Des mutations sont perceptibles dans tous les secteurs de la presse périodique.

Dans cet article, nous exposerons les mutations qui affectent actuellement la presse scientifique périodique sur Internet après avoir rappelé quelques étapes antérieures. Nous terminerons sur quelques repères pour la presse spécialisée et grand public sur les réseaux.





          

Terminologie

Qu'entendons-nous par presse périodique? Nous assimilons presse périodique à publication en série à savoir "des écrits qui sont proposés au public sous la forme de livraisons se succédant périodiquement les unes aux autres sous un titre commun, en une suite non limitée à l'avance" [1].

La périodicité peut être régulière ou non, un numéro ISSN (International Standard Serial Number) caractérise ce type de publication.

Parmi la vaste famille de la presse périodique, on identifie les journaux (quotidiens, hebdomadaires ...), les magazines, les revues, les lettres d'informations et autres.

Pour le domaine scientifique, la revue continue à jouer le rôle de médium privilégié pour la certification et la diffusion des savoirs. Par la suite, nous désignerons le même objet par les termes "revues scientifiques" et "journaux scientifiques", le second étant directement inspiré par le terme anglais "scientific journals".




Essor de la revue scientifique, quelques repères historiques

C'est en Janvier 1665 qu'est créé le premier journal scientifique hebdomadaire Le journal des Scavans en France suivi en mars 1665 par le journal Philosophical Transactions en Angleterre, succédant ainsi à une période d'échanges scientifiques sous forme de lettres qui circulaient entre groupes spécialisés [2].

Alors qu'au 17ème siècle, le journal apparaît comme une nouvelle technologie de communication, au 18ème, il affirme des fonctions de certification de la découverte scientifique avec l'introduction du "copyright" en 1709.

Le journal devient une pratique de la science comme le souligne De Solla Price "The journal paper became not just the communication, but the discovery itself".

Au 19ème siècle, le nombre de journaux créés croît considérablement et l'article devient l'indicateur principal pour l'appréciation de l'activité d'un chercheur. L'explosion majeure du nombre de périodiques scientifiques se situe après 1950, sous l'impulsion de nombreuses sociétés savantes. On estime aujourd'hui que 25 millions d'articles scientifiques sont produits par an, approximativement 100 000 articles par jour ! On estime à environ 200 000 le nombre mondial de revues scientifiques, techniques et médicales [3].

Dès la fin du 19ème siècle, l'accès à la littérature scientifique devint vite un problème. La création de journaux secondaires fut déjà une première étape pour améliorer l'accès : en 1878 est créé l"Index Medicus", en 1907 les "Chemical Abstracts", en 1921 les "Biological Abstracts". Ces revues secondaires appelées aussi "bulletins signalétiques", recensent les articles parus dans les principales revues de leur domaine en mentionnant leur titre, l'auteur, la revue, le résumé éventuellement.


L'avènement de l'informatique et des technologies de communication électronique vont ensuite marquer une grande étape dans l'accès à l'information scientifique. Les bulletins signalétiques cités précédemment vont commencer à être informatisés à partir des années 1960 pour constituer des banques de données bibliographiques telles que Medline (pour l'Index Medicus), CAS-Online (Chemical Abstracts Service), Biosis (Biological Abstracts). Les recherches d'informations sont alors possibles sur les différents champs des notices bibliographiques, avec la possibilité de croiser ces critères, fonction impossible avec des index-papier.




Une première étape : les banques de données accessibles sur des serveurs commerciaux via les réseaux

Le développement des réseaux de télécommunication tels que Tymnet, Telenet, Transpac, durant les années 70 ainsi que la commercialisation d'ordinateurs de plus en plus performants ont permis techniquement l'essor du marché de l'information en ligne.

Le contexte de l'inflation documentaire déboucha alors sur la création de nombreuses banques d'information accessibles par ces réseaux. Le phénomène est important dans l'évolution des modes de diffusion du savoir scientifique : dans ce schéma, l'entité de base n'est plus la revue mais l'article, l'abonnement à la revue n'est plus indispensable. Le paradigme de l'abonnement/archive se voit fortement concurrencé par celui de la fourniture "juste à temps" des articles intéressants. De nouveaux acteurs apparaissent : les producteurs et les serveurs.

Pour produire les banques de données bibliographiques, les producteurs dépouillent un certain nombre de périodiques choisis, signalent ces articles par des notices bibliographiques. Les notices sont cumulées dans les banques depuis leur origine, ainsi Pascal, banque multidisciplinaire en sciences exactes et biomédicales produite par le CNRS depuis 1973, offre plus de 10 millions de notices consultables en ligne.

Les serveurs sont essentiellement des acteurs commerciaux assurant la logistique informatique selon une architecture centralisée : les banques sont installées sur leurs ordinateurs et interrogées à distance par les utilisateurs via différents réseaux. Un serveur héberge différentes banques produites par différents producteurs. Les serveurs assurent également la mise au point des interfaces de consultation.

Cette division des tâches (auteur-producteur-serveur) est aujourd'hui sérieusement remise en cause par des dispositifs techniques tels qu'Internet et l'on assiste plutôt à une intégration des rôles. Nous y reviendrons plus tard.


Panorama de l'offre :

                  


Modalités pratiques et coûts

Pour interroger les banques d'un serveur, l'utilisateur doit souscrire un contrat auprès de ce serveur, il reçoit en retour un numéro d'accès qu'il doit protéger par un mot de passe. Il se connecte par son micro relié soit à Internet (les serveurs ont aujourd'hui tous des adresses Internet), soit à un autre réseau tel que TRANSPAC en France. Ces réseaux sont accessibles à partir du Réseau Téléphonique Commuté en branchant un modem sur son micro. On peut également bénéficier d'une liaison directe Internet ou Transpac généralement plus rapide.

La demande d'information doit être formulée sous forme d'équation booléenne. Chaque serveur a son langage de commandes. Les coûts se divisent en coûts horaires de consultation des banques, coûts réseaux éventuellement et coûts de visualisation des notices. On estime qu'en moyenne une recherche revient entre 150 et 200 F. Des tarifs intéressants sont souvent négociés par les bibliothèques. Si la banque est bibliographique, il faudra retrouver l'article primaire à partir de la notice. Il est possible de le commander directement en ligne sur le serveur : la photocopie est alors envoyée soit par la poste, soit par télécopie ou par courrier électronique dans un délai variable de 24 h à quelques semaines. Le coût est en moyenne de l'ordre de 80 F par article de 10 pages incluant le paiement des droits de copie dont nous parlerons ci-dessous. Une autre solution moins onéreuse est de rechercher la revue concernée dans les bibliothèques avec la possibilité en France d'utiliser le Prêt Entre Bibliothèques.

Pour le Minitel, l'accès est plus simple mais aussi plus lent et plus réduit par les possibilités d'interrogation. Les coûts varient entre 50 F/h et 545 F/h TTC.

Des informations pratiques complémentaires peuvent être consultées dans la brochure éditée par la Direction de l'Information Scientifique et Technique et des Bibliothèques [4].


Le manque à gagner pour les éditeurs.

La possibilité d'obtenir des articles scientifiques sans être contraint de souscrire un abonnement à la revue est effectivement un manque à gagner pour les éditeurs de ces revues. Ces derniers ont alors tendance à augmenter considérablement les droits de copie que doivent payer les fournisseurs de documents primaires pour diffuser une photocopie d'article.

Ainsi le "British Library Document Supply Center", l'un des principaux fournisseurs européens de photocopies d'articles, paie en moyenne depuis le mois de mai 95 la somme de 28F pour le droit de copie de chaque article. Le prix est variable selon les revues : certains éditeurs imposent des droits de l'ordre de $20 pour des articles de revues "prestigieuses" alors que d'autres ne demandent qu'un dollar.

Dans la majorité des pays se mettent en place des organismes relayant les éditeurs pour la gestion des droits de copie : le Copyright Clearance Center (CCC) aux USA, Le "Copyright Licensing Agency" (CLA) au Royaume Uni, le Centre Français du droit de Copie (CFC).

La tendance est l'instauration d'une gestion collective obligatoire du droit de copie gérée par ce type d'organisme. Le montant des redevances perçues par le CFC en France était de 3 MF en 1994, évalué à 10 MF en 1995 et estimé à 300 MF d'ici 5 ans [5].




Journaux électroniques : définition et premiers projets


Définition

Une étape ultérieure est l'édition électronique des articles incluant toutes les illustrations et couplée à la recherche documentaire sur le texte. Ces produits correspondent en grande partie aux éditions électroniques des revues sur CD-Rom.

Une autre étape est le développement de revues "complètement électroniques" dans toutes les phases de production, de diffusion et de lecture, impliquant des échanges électroniques entre tous les acteurs (auteurs, éditeurs, comités de sélection, lecteurs).

Ce type de revue suppose implicitement l'usage d'un réseau électronique de communication reliant les différents partenaires. C'est ainsi que Schakel en 1983, dans le cadre du projet BLEND, définissait le journal électronique "un journal qui utilise un ordinateur pour les phases normales selon lesquelles il est écrit, certifié, accepté et publié. Avec un logiciel approprié, un auteur peut entrer un texte dans le système, l'éditeur, les membres du comité de sélection et les lecteurs tout comme l'auteur peuvent avoir accès à l'article sur leur terminal" [6].

Cette interactivité que permet le réseau est un atout majeur pour le développement des revues sur le réseau [7].

Aujourd'hui, l'étude des produits existants montre que le concept de journaux électroniques, ou revues électroniques, peut désigner des produits assez hétérogènes :


Les premiers projets

Quelques projets pilotes sont menés dès les années 80 à une époque où les technologies étaient moins performantes qu'aujourd'hui.
      
      

Ces premiers projets n'ont pas rencontré de vifs succès au moins pour les raisons suivantes :




Un contexte actuel favorable aux nouvelles expériences


Évolution des technologies

Aujourd'hui, la banalisation d'un réseau mondial de communication électronique qu'incarne Internet mais que prônent en général les nombreux rapports sur la société de l'information [10], donne de nouvelles dimensions au domaine des journaux électroniques. Les avancées technologiques du dispositif sont :


Hausse des abonnements de la presse scientifique

Un autre paramètre favorable aux nouvelles expériences est la hausse continuelle des abonnements aux revues traditionnelles. Les revues scientifiques "prestigieuses" monopolisant le marché imposent aujourd'hui des tarifs d'abonnement que de nombreuses bibliothèques ou autres usagers n'arrivent plus à payer sinon au détriment de l'abonnement à d'autres revues ou de l'achat de certains ouvrages.
Les budgets alloués aux bibliothèques sont d'autre part en régression dans de nombreux pays et particulièrement aux États-Unis où l'Association of Research Libraries souligne que, dès les années 70, la plupart des grandes bibliothèques américaines ont commencé à supprimer leurs abonnements aux revues étrangères dans un contexte de réduction de budget [11].

Donnons quelques exemples pour illustrer les coûts actuels de certaines revues. La revue JASIS (Journal of the American Society for Information Science) éditée par John Wiley & Sons affiche pour un client français un tarif annuel de $593.50 couvrant 10 numéros par an.
La prestigieuse revue Biochimica et Biophysica éditée par Elsevier et créée en 1947 avait fixé à l'époque un tarif d'abonnement de $9, aujourd'hui cette même revue coûte $7000 par an ! Un facteur 800 en 50 ans ...

Françoise Renzetti [12] nous indique qu'en France le réseau français des bibliothèques de mathématiques a relevé une hausse de 15% des abonnements aux revues de mathématiques entre 1992-1993. A. M. Odlyzko mentionne que toute "bonne" bibliothèque en mathématiques dépense environ $100 000 par an uniquement pour l'abonnement aux périodiques [13].

Lorsque l'on sait, de surcroît, que certaines revues demandent une participation à l'auteur pour publier son article, on ne peut s'empêcher d'avoir quelques interrogations sur les coûts de l'édition papier, les profits des éditeurs et le devenir des revues si seules quelques institutions bien dotées maintiennent leurs abonnements? Pourquoi ces abonnements sont-ils si élevés? Les éditeurs invoquent les frais de personnels et de gestion, la concurrence déloyale du photocopillage et l'usage répandu du "fair use" qui autorise des photocopies dans le cadre d'activités bien définies (critique, commentaire, enseignement, recherche) [14].

Le prix du papier semble également en hausse régulière, et certaines revues sont contraintes aujourd'hui de payer les membres du comité de lecture [15].

Cependant, tous ces arguments ne suffisent pas, surtout quand l'un des responsables d'Elsevier annonce récemment que son entreprise réalise des marges bénéficiaires de 34,4% pour les revues scientifiques, marge la plus élevée faite par cet éditeur sur ses différents produits (pour les produits presse grand-public, il annonce 14% de marge, pour ses produits presse professionnelle 25,7%) [16].


Exigences et évolutions des pratiques scientifiques

D'autre part, dans de nombreux domaines scientifiques, un décalage trop important s'est profilé entre la rédaction d'un article et sa publication effective dans une revue. Ce décalage est dû en grande partie à l'explosion du nombre d'articles publiés aujourd'hui et aux délais de production du médium papier.

Pour certains domaines où les avancées sont rapides, (médecine clinique, sciences de l'ordinateur ...), des expériences de journaux électroniques sont amorcées. Ann Okerson écrit :

"Il y a 100 ans, peut-être même il y a 20 ans, les articles étaient publiés dans des journaux parce que les journaux étaient le moyen le plus rapide de diffuser des nouvelles idées, des nouvelles découvertes. L'explosion de l'information et les conventions de diffusion des journaux engendrent une situation selon laquelle l'article écrit peut prendre autant de temps voire plus qu'une monographie pour être accessible au lecteur. Comme les articles attendent pour être évalués, édités et publiés dans un journal, les délais de diffusion sont de l'ordre de plusieurs mois. Une à deux années d'attente n'est pas inhabituel. Moins de 6 mois est estimé comme rapide. Cependant, comme les scientifiques demandent les dernières idées, de plus en plus d'articles sont distribués à l'avance à travers des collèges informels, des listes de diffusion entre collègues et amis." [17]

D'autre part, deux points sont à souligner concernant l'évolution des pratiques scientifiques :




Les différents acteurs : rivalités et partenariats

Les éditeurs tels qu'Elsevier affichent clairement leur volonté de garder la maîtrise de l'édition scientifique qu'elle soit papier ou électronique.

Le secteur est très rentable pour ces grandes maisons d'édition, plus que la presse grand public ou la presse professionnelle.

De plus le lectorat est captif acceptant très souvent des tarifs élevés d'abonnement.

Pour prendre le virage des réseaux électroniques et de l'édition électronique, de nombreux projets sont élaborés et une attention particulière est accordée aux exigences des communautés scientifiques. Face à ces géants de l'édition, quelques acteurs du monde de la recherche (chercheurs, presses universitaires, bibliothèques) tentent d'infléchir le virage dans un tout autre sens : développer une presse scientifique électronique à un coût minimum d'abonnement pour les communautés scientifiques en court-circuitant des acteurs commerciaux.

Les éditeurs mettent en avant le non-professionnalisme de ces nouvelles revues et la valeur ajoutée qu'eux seuls seraient en mesure d'apporter (certification, marketing, ...). Et pourtant quelques revues "académiques" commencent à faire leur preuve ainsi que d'autres modes de diffusion du savoir scientifique comme les bases de pré-publications. Les rapports de force sont facilités par la banalisation de l'outil de production éditorial sur les réseaux, les chercheurs ont aujourd'hui la possibilité d'infléchir les conditions imposées par ces monopoles éditoriaux depuis quelques dizaines d'années.

Des partenariats sont parfois négociés et de nouveaux modèles économiques pour l'édition scientifique sont en cours de réflexion [18].




Panorama de l'offre des journaux électroniques sur Internet


Statistiques et tendances générales :

Des articles ont déjà fourni un état de l'offre des journaux scientifiques sur Internet [19]. Pour rendre compte d'un état général plus récent, nous avons utilisé le travail de l'Association of Research Libraries qui publie chaque année depuis 1991 le "Directory of Electronic Journals, Newsletters and Academic Discussion Lists" [20]. L'ouvrage coordonné par Ann Okerson est reconnu comme l'un des plus exhaustifs du réseau bien qu'après quelques vérifications, nous ayons constaté que les sources non anglophones ne sont pas très bien recensées. Compte tenu de l'avance du monde anglo-saxon dans ce domaine, nous cernerons cependant par cet ouvrage la majorité des produits existants. Pour compléter, nous citerons quelques projets français en émergence et non répertoriés dans le répertoire.

En 1991, il était recensé 110 journaux et lettres d'information, 249 en 1993, 400 en 1994, près de 700 en 1995. Plus précisément en 1995, il est recensé 306 journaux ou magazines et 369 lettres d'informations ou autres publications en série. Le nombre de journaux avec comité de sélection est évalué à 142, ce chiffre a doublé depuis la dernière édition du répertoire.

On note en 1995 une augmentation importante de produits diffusés sur des serveurs WWW (World Wide Web) en format HTML qui tend à devenir le standard multimédia. Pour compléter ces chiffres fournis par Ann OKERSON, nous avons effectué une petite étude sur les 142 journaux identifiés avec comité de sélection, considérant que cette procédure donnait une certaine garantie de la qualité des journaux créés. Nous parvenons aux caractéristiques suivantes :

Il est évident que ces critères quantitatifs devraient être doublés de critères qualitatifs sur le contenu des revues. Nous ne sommes pas en mesure de le faire dans cet article.


Offre des éditeurs

La majorité des grands éditeurs scientifiques (sciences exactes et biomédicales) affichent présents sur Internet avec une gamme de produits et de services plus ou moins développée.

Parmi ceux-ci :

Pour nombre d'entre eux les services disponibles sont le catalogue en ligne de leurs publications et la consultation souvent gratuite des sommaires d'un certain nombre de leurs revues, y compris le prochain à paraître. Les résumés des articles sont parfois disponibles. Ces services permettant de suivre l'actualité scientifique sont des concurrents de produits commerciaux tels que les "Current Contents" qui cependant gardent l'intérêt d'assurer une couverture sectorielle non limitée à un seul éditeur.

Certains éditeurs développent aussi des journaux électroniques : soit une édition électronique de journaux existants, soit une création de nouveaux journaux exclusivement sur le support électronique pour des domaines scientifiques ciblés.

Ainsi par exemple, Springer-Verlag dispose en juillet 95 de 5 journaux électroniques [21]. Ils testent le marché par ces produits pilotes. Lorsque la revue existe sous forme papier, pour un coût supplémentaire peu élevé, l'utilisateur peut tester la version en ligne. Pour des revues nouvelles, la gratuité est souvent pratiquée afin d'attirer les lecteurs potentiels.


Quelques presses universitaires américaines ont la volonté d'aider la création de revues électroniques telle que MIT-Press qui offre un ensemble de services éditoriaux : production, marketing, publication, diffusion.


Enfin, quelques éditeurs commerciaux préfèrent s'appuyer sur les compétences d'autres partenaires pour tester l'édition électronique de leurs produits. Un acteur important pour ce partenariat est OCLC. Créé en 1967 par les présidents des Universités et Collèges de l'état d'Ohio, Ohio College Library Center (OCLC) avait à l'origine la mission de développer un système informatique par lequel les bibliothèques académiques de cet état pourraient partager leurs ressources et réduire ainsi leurs dépenses. En 77, un élargissement aux autres bibliothèques est décidé et le groupe devient OCLC Inc. (Online Computer Library Center) en 1981. Aujourd'hui OCLC dessert plus de 18000 bibliothèques de tout type réparties dans 52 pays différents. L'organisation se définit comme une organisation à but non lucratif. Parmi l'ensemble des services proposés, le service EJO (Electronic Journals Online) assure la distribution électronique de revues. Le logiciel client permettant la visualisation graphique des articles est GUIDON, produit OCLC. Par rapport à d'autres produits standard du marché (Mosaic, Netscape), Guidon semble pouvoir résoudre certains problèmes d'affichage et d'impression [22]. Par ce service EJO, OCLC est partenaire de différents éditeurs pour la diffusion de certaines revues [23].


Quelques journaux français

En France, les projets actuels de journaux électroniques sur Internet concernent essentiellement le domaine des mathématiques et de l'informatique [24]. On observe, pour l'instant, très peu de projets en sciences humaines et sociales, citons cependant une revue en ethnomusicologie débutante et la revue francophone (Québécoise) Surface en littérature comparée créée par Jean-Claude Guedon.

La Société de Mathématiques Appliquées et Industrielles (SMAI) et la Société de Mathématiques de France (SMF) ont le projet de deux revues, soutenues financièrement par le Ministère de l'Éducation Nationale, de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l'Insertion Professionnelle, avec l'aide technique de l'INRIA (Institut National de Recherche en Informatique et Automatique). Ces revues sont ESAIM:COCV (European Series in Applied and Industrial Mathematics : Contrôle, Optimisation et Calcul des Variations) et ESAIM:P&S (Probabilités et Statistique). L'objectif est de tester le support au sein d'une communauté utilisant aisément le réseau. Les coûts d'abonnement sont annoncés modestes.

D'autres revues électroniques en mathématiques ont déjà été créées en France, mais avec ces projets-ci, il est intéressant de voir des acteurs relais reconnus (SMF, SMAI) se mobiliser pour le développement des revues électroniques.


Étude de cas particuliers

Nous avons choisi de détailler 3 produits pour illustrer le développement des journaux scientifiques sur les réseaux. Les 3 produits diffèrent à la fois par les acteurs en jeu, les choix techniques effectués et la politique tarifaire poursuivie.

          




L'usager et les journaux sur Internet : précisions sur les modalités pratiques.


L'abonnement, le coût et les nouveaux modèles de paiement

La notion d'abonnement est liée à une modalité de paiement entre l'usager et l'éditeur de la revue.

Pour les journaux électroniques commerciaux, il suffit de contacter l'éditeur et de payer l'abonnement avec les moyens identiques permettant de régler un abonnement papier.

Pour les journaux électroniques gratuits, la notion d'abonnement n'a de sens que si l'éditeur tient à connaître ses usagers.

Pour les journaux distribués par messagerie, il faudra envoyer un message d'abonnement à l'adresse du journal (cf. le cas de Pacs-Review) afin d'enregistrer les coordonnées électroniques.

Pour les journaux distribués par des serveurs Gopher ou WWW, l'usager pointe sur ces ressources en indiquant leur adresse sur son micro, une clé d'accès pourra éventuellement être demandée.


Le coût de l'abonnement à une revue électronique commerciale existant sur papier est généralement identique à celui de cette version papier. Certains annoncent pourtant des baisses de 25 à 30 % du prix de revient d'une revue électronique [28] mais les éditeurs invoquent pour le moment des frais initiaux d'investissement. Certains proposent également un abonnement électronique couplé à un abonnement papier pour une hausse d'environ 15 % du prix normal de l'abonnement papier ou même sans supplément de coût. Mais beaucoup d'éditeurs sont inquiets du fait qu'un abonnement électronique pourrait remplacer plusieurs abonnements papier [29] : avec une clé d'accès, il est possible d'accéder à la revue n'importe où, à n'importe quel moment. Rien ne garantit qu'une clé d'accès ne puisse pas être prêtée à l'extérieur de l'institution ayant souscrit l'abonnement.

Un modèle de paiement forfaitaire par université semble être le choix de plusieurs éditeurs comme Elsevier à travers son projet Elsevier Electronic Subscriptions. Il s'agit d'établir une licence de site en fonction de l'usage local et avec des garanties pour les deux partenaires. Ce modèle rejoint en partie les licences payées pour les CD-Rom en réseau disponibles dans quelques bibliothèques universitaires.

Une autre évolution observable surtout auprès des sociétés savantes responsables de revues telles que l' American Physical Society ou l' American for Computer Machinery, est une mutation de la revue sous forme d'une banque de données des articles (c'est ce que nous avons vu avec la revue APL). Dans ce cas, la notion d'abonnement pourrait disparaître, et on s'orienterait plutôt vers une facturation à l'unité c'est-à-dire à l'article de façon similaire aux banques de données ASCII que nous évoquions au début de cet article.


Quelques mots sur les formats

Les articles sur Internet peuvent se présenter sous différents formats de codage :


L'archivage électronique

Les revues électroniques des éditeurs commerciaux ou des sociétés savantes sont souvent archivées uniquement sur les ordinateurs de ces organismes. Ceci pose le problème du temps d'accès depuis l'Europe aux heures de pointe d'Internet. De plus comme le souligne Hervé Le Crosnier [30], une architecture centralisée n'est pas à l'abri de contraintes géopolitiques ou des dangers de falsification de documents. Localement, une bibliothèque abonnée à une revue électronique n'a pas d'archive à moins de la constituer elle-même (télédéchargement de chaque nouveau volume ou (et) impression en local). C'est un problème que pourrait résoudre la formule licence de site d'Elsevier en fournissant à l'université les archives électroniques des revues concernées.

Pour les revues créées par des chercheurs, le problème est le même : les archives sont aussi centralisées sur les ordinateurs offrant le produit et accessibles à distance.

Certains sites maintiennent à jour des catalogues de revues électroniques du réseau et donnent directement accès aux archives de ces revues à partir de pointeurs, c'est le cas de l'ARL [31], de WWW Virtual Library [32], de BUBL [33] mais le problème reste entier car ces sites ne font que renvoyer à l'ordinateur de l'éditeur, ils ne stockent pas les archives localement. L'archivage est un problème encore mal étudié pour de nombreux journaux, des miroirs seraient nécessaires pour optimiser les accès.




Avantages et inconvénients du journal électronique sur Internet


Quelques avantages notables


Des problèmes encore non résolus




Autres presses scientifiques sur les réseaux : lettres d'information et bases de pré-publications


Les lettres d'information

D'autres publications périodiques que les revues sont développées sur les réseaux, notamment de nombreuses lettres d'information.

En mai 95, le répertoire de l'ARL mentionne 368 lettres d'informations ou autres publications périodiques à côté des 306 revues et magazines.

La lettre d'information est très importante pour de nombreux chercheurs : elle permet de connaître le calendrier des futures manifestations scientifiques de son domaine, les appels à communication, les résumés de certains travaux, les commentaires sur de récentes publications. De nombreuses lettres d'information sont publiées par des chercheurs, des sociétés savantes ou des départements d'université; elles sont généralement gratuites.

Françoise Renzetti nous précise leur rôle :
"Comme la forme imprimée primitive, la lettre d'information électronique quand elle émane d'une institution, rend compte de la vie associative, ... les lettres pour lesquelles le contenu scientifique l'emporte sur les autres rubriques sont souvent issues de conférences électroniques modérées. La lettre d'information électronique est alors une forme de ré-actualisation de la fonction de diffusion de l'information périodique."


Les bases de pré-publications

Un réseau de type Internet permet à tout auteur de rendre disponible ses publications à une adresse donnée. Mais à côté de ce modèle de diffusion individualisée se sont développées des bases centralisant les pré-publications d'un domaine scientifique. Une pré-publication (ou preprint) est un article prêt à être soumis à une conférence ou à une revue. Il semble qu'il s'agit là d'une nouvelle forme de diffusion des publications scientifiques particulièrement dynamique : chaque scientifique peut recevoir (ou aller chercher) quotidiennement les nouvelles publications de son domaine recensées par cette base. Le dispositif est d'autant plus performant qu'il existe déjà une culture de pré-publications dans le secteur scientifique.

Le pionnier est certainement Paul Ginsparg, physicien américain à Los Alamos, qui, à l'aide d'un logiciel qu'il a conçu, a fondé une banque archive des pré-publications dans le domaine de la physique des hautes énergies. La banque a commencé en août 91, elle comptait 1300 abonnés en Octobre 92, 2400 en Janvier 94 et 3800 début 95. Ce service est perçu comme un vrai succès, concurrençant sérieusement les revues traditionnelles du domaine. Depuis, Ginsparg héberge sur son ordinateur de nombreuses autres bases (15 en physique, 7 en mathématiques, 5 en dynamique non-linéaire, 1 en linguistique et informatique ...). Il estime qu'environ 45000 transactions sont faites par jour sur l'ensemble de ces bases, soit environ les accès de 25000 utilisateurs de plus de 70 pays [35].
Les éditeurs voudraient obliger les auteurs à retirer leurs articles de ces bases lorsqu'ils sont effectivement publiés dans leurs revues, mais le rapport de force est tel que certains éditeurs ne s'y risquent plus.

D'autres bases dans d'autres sites se développent : en philosophie par exemple (la base IPPE : International Philosophical Preprint Exchange), en philologie, histoire, économie ...

Avec la même volonté de diffuser rapidement, librement, gratuitement les écrits scientifiques.




Tensions entre les acteurs traditionnels : une chaîne bousculée

Comme nous l'avons souligné en parlant des journaux électroniques sur Internet, la technologie réseau électronique banalisée induit une renégociation possible des rôles de la chaîne éditoriale classique et donc a fortiori des tensions entre les différents acteurs se dessinent.

Dans un souci de reprendre le contrôle sur le processus éditorial, quelques universités ou communautés de chercheurs se mobilisent à travers de nombreux projets.

Un continuum entre l'acte de publier, d'éditer et d'accéder est au centre des débats [36]. Mais le changement de support ne gomme pas les fonctions traditionnelles de promotion, certification, archivage des écrits scientifiques, et il s'agit de savoir quels sont les acteurs qui assumeront ces tâches : chercheurs (c'est peu probable dans de nombreux domaines) [37], presses universitaires, bibliothèques, sociétés savantes ou encore éditeurs commerciaux ?

Certains projets comme le projet MUSE à l'université américaine John Hopkins, ont amorcé un partenariat étroit entre presses universitaires, bibliothèques et centre informatique [38].

D'autres impliquent fortement des sociétés savantes très actives. Les modèles risquent en fait d'être très différents selon les domaines scientifiques, les universités et les pays.




La presse périodique grand public sur les réseaux ?


Tendances générales comparées à la presse scientifique

Il existait essentiellement jusqu'à présent des banques en texte intégral dans ce secteur.
Ces banques, comme nous l'avons déjà précisé précédemment sont des versions ASCII sans illustrations ; elles sont principalement utilisées dans une perspective de recherche rétrospective documentaire.

L'édition électronique de la presse grand-public ou spécialisée sur CD-Rom est aujourd'hui bien développée : on trouve par exemple the Guardian, the Times et the Sunday Times, the Independent, Der Spiegel, La Recherche, Le Monde ...
Par rapport à la version en ligne ASCII, le CD-Rom présente l'avantage d'intégrer l'ensemble des illustrations des revues, et de plus le temps de consultation ne compte pas puisque l'abonnement est forfaitaire.

Au moment où nous écrivons ces lignes, l'édition électronique sur les réseaux en est encore à ses débuts et principalement via Internet. Les acteurs sont ici exclusivement des commerciaux. L'usage des ordinateurs et de leurs réseaux pour le grand-public ne touche encore qu'une faible partie de la population, certes en croissance régulière mais encore minoritaire. Le phénomène est très récent, de nombreuses maisons de presse américaines investissent actuellement le support électronique.


Comme pour les revues scientifiques, l'édition électronique d'un quotidien sur Internet permet d'expérimenter de nouvelles fonctions :

C'est le cas du New York Times qui possède une version électronique depuis septembre 93 appelée "Times Online" et dans laquelle on trouve le sommaire général hypertextuel, une messagerie pour dialoguer avec l'équipe du journal, des possibilités de recherche documentaire sur l'ensemble des numéros, une forme "Times-Fax" abrégée du quotidien (8 pages au lieu de 70 environ).

Citons également le Wall Street Journal qui offre une version en ligne, à savoir le "Personal Journal", édité spécialement pour chaque lecteur et actualisé tout au long de la journée. Le journal est personnalisé dans le sens où chaque lecteur au lieu de recevoir l'intégralité du journal, ne reçoit que des informations relatives aux thèmes qu'il a sélectionnés. Le lecteur reçoit également les informations essentielles de chaque numéro. L'abonnement est de $13 par mois pour un accès par jour, chaque accès supplémentaire est facturé 50 cents supplémentaires [39].


L'offre américaine

Les grands serveurs américains donnent l'accès à de nombreuses banques de quotidiens, hebdomadaires ou mensuels.

Ainsi Dialog donne accès à 53 quotidiens ou hebdomadaires américains, Mead Data donne accès à NEXIS couvrant les informations générales, politiques et économiques des grands quotidiens magazines et agences de presse américaines et internationales (1,9 millions de textes par an sont ajoutés dans cette banque).

Il faut citer également America Online qui donne accès par exemple au Chicago Tribune, au New York Times, Compuserve qui donne accès à USA Today, Florida Today ou encore Interchange qui permet de consulter le Washington Post. Sur ces serveurs se côtoient généralement la presse régionale et quelques grands quotidiens nationaux. La tarification est à la durée de consultation, certains serveurs proposent des forfaits notamment pour les quotidiens : America Online propose un forfait de $10 par mois pour 5 heures de consultation. Beaucoup de banques sont uniquement textuelles (sans illustrations), certains ont mis en place des systèmes spécifiques multimedia tel que Interchange pour consulter le Washington Post.

L'offre sur Internet est en émergence et de nombreux produits déjà disponibles sur d'autres réseaux sont adaptés aux serveurs World Wide Web. Dans cette phase de test, les accès sont gratuits en attendant une phase réelle de commercialisation. Certaines études montrent que depuis 2 ans, la presse grand-public américaine se mobilise autour d'Internet [40].


L'offre française

L'offre est plus récente que l'offre américaine. Le marché se concentre sur les banques textuelles (en ASCII).

Pour le serveur Questel, ce secteur représente 15% de son activité de vente, et plus de 30% pour le serveur "Européenne de Données".

Questel héberge "les dépêches de l'AFP", les Echos, le Monde, La Croix, les hebdomadaires O1 Informatique, l'Express et de plus donne accès à la presse étrangère en étant distributeur français des services américains Nexis.

L'Européenne donne accès aux dépêches de l'AFP, aux quotidiens Les Echos, Le Monde, La Tribune Desfossés, à La Vie Française et au Journal Officiel.

Le marché français est caractérisé par les accès sur le réseau Videotex (Minitel) qui est un secteur rentable à en croire les chiffres de consommation annoncés : 1000 heures par mois pour AFP-Professionnel, 800 h pour les Echos, 450h pour l'Usine Nouvelle, 300 h pour le Monde ... Les coûts horaires sont de l'ordre de 550 F TTC, identiques aux accès en ligne sous forme ASCII.

L'édition électronique sur CD-Rom existe pour quelques produits, par exemple pour le Monde.

Quant à l'édition électronique multimedia sur Internet, on peut dire que l'offre encore très réduite est cependant en émergence avec certains projets pilotes tels que les cahiers multimedia de Libération, l'année 1994 du Monde Diplomatique accessibles sur des serveurs WWW, ou encore l'ouverture prochaine du serveur WWW "Globe Online" identifiable à un kiosque commercial multimédia qui hébergera le Monde, Libération et la Tribune Desfossés dans leur intégralité [41].




Conclusions

L'essor des premiers réseaux de télécommunication a commencé par modifier les modes de diffusion de la presse scientifique (banques de données ASCII bibliographiques ou en texte intégral).

Aujourd'hui avec un réseau informatique tel qu'Internet, ce sont les modes de production qui sont également en mutation jusqu'à la remise en cause de l'entité "revue" au profit de banques d'articles édités électroniquement. Le phénomène est observable notamment en mathématiques, en informatique et en physique.


Pour certains champs et dans un proche avenir, la revue traditionnelle papier sera fortement concurrencée par d'autres canaux de diffusion et de reconnaissance scientifique. Il faut cependant se garder de prévoir une généralisation du phénomène, car les disparités sont grandes entre les domaines scientifiques ; les pratiques d'échanges sont institutionnalisées, difficiles à remettre en cause. D'autre part, la nature des échanges ne justifie pas forcément l'adoption d'un nouveau médium.

Il faut donc s'attendre à un "paysage" varié selon les disciplines et parfois même au sein d'une même discipline, mais il est certain que la banalisation de réseaux informatiques questionne l'édition scientifique telle qu'elle existe aujourd'hui. (Paris, Août 1995)




Notes

[1]
MEYRIAT, Jean.- "Les sciences de l'écrit" - Encyclopédie internationale de Bibliologie, Ed. Retz, 1993, p. 230

[2]
KRONICK, David A.- A History of Scientific & Technichal Periodicals, The Origins and Development of the Scientific and Technical Press 1665-1790 - The Scarecrow Press, Inc., Metuchen,NJ, 1976.

[3]
LUIJENDIJK, Wim C.- IT(Information Technology) Ain't Necessarily So ...- Int. Forum Inf. and Docum., vol.19, nº1, January 1994, pp.19-23

[4]
Des banques de données pour les étudiants, les enseignants, les chercheurs, 7ème édition, mise à jour par Clarisse Marandin, Ghislaine Chartron, Jean-Emile Tosello-Bancal, 1995.

[5]
Livres Hebdo, nº158, 28-4-95, p.40

[6]
SCHAUDER, Don. - "Electronic Publishing of Professional Articles : Attitudes of Academics and Implications for the Scholarly Communication Industry" - Journal of the American Society for Information Science, 45(2), 1994, pp.73-100

[7]
HARNAD, Stevan.- "Post-Gutemberg Galaxy : the fourth revolution in the means of production of knowledge" - Public Access Computer Systems Review - 2 (1) :39-53, article disponible sur <http://www.princeton.edu/~harnad/genpub.html>

[8]
FRANCKS, John.- "What is an electronic Journal ?" - PACS-L, 1993 (adresse électronique de l'auteur : john@math.nwu.edu)

[9]
LE COADIC, Yves F.- "Le Journalrevue électronique de science de l'information" - Commission des systèmes d'information, MRT-Midist, 22 Avril 1985

[10]
BANGEMANN.- L'Europe et la société de l'information planétaire, Recommandations du Conseil européen - Bruxelles le 26 mai 1994

THERY, Gérard.- Les autoroutes de l'information - La Documentation française, 127p., 1994

<http://www.echo.lu/eudocs/en/report.html>

[11]
Association of Research Libraries.- Reports of the AAU Task Forces on acquisition and distribution of foreign language and area studies materials. A national strategy for managing scientific and technological information. Intellectual property rights in an electronic environment - ARL, Mai 1994

[12]
RENZETTI, Françoise ; TETU Jean-François.- "Schéma d'organisation de la presse périodique électronique accessible sur l'Internet : cas des Mathématiques et de l'Informatique" - Colloque "La communication de l'information scientifique et technique dans l'enseignement supérieur et la recherche : l'effet Renater/Internet", Bordeaux, Centre d'études des médias, 16-18 mars 1995

[13]
ODLYZKO, Andrew M.- "Tragic loss or good riddance ? The impending demise of traditional scholarly journals" - International J. Human-Computer Studies, 1994.
Disponible : <http://www-mathdoc.ujf-grenoble.fr/textes/Odlyzko/amo94/amo94.html>

[14]
HARPER, Georgia.- "Will We need Fair Use In The Twenty-First Century" - In Scholarly Publishing on the Electronic Networks, Filling the Pipeline and Paying the Piper, ARL, Washington DC, 1995

[15]
RENZETTI, Françoise, TETU Jean-François. Cf note 10

[16]
"Reed Elsevier met en vente sa presse et son édition grand-public"- Le Monde - jeudi 20 Juillet 1995, p.15

[17]
OKERSON, Ann.- "The Electronic Journal : What, Whence and When ?" - The Public Access Computer Systems Review 2, nº1, 1991, pp.5-24
<http://arl.cni.org/ann/annpubs.html>

[18]
GRYCZ, Czeslaw Jan, ed. (1992). - Economic Models for Networked Information. - Serials Review, 18, nº 1-2.

[19]
CLEMENT, Gail.- "Evolution of a species : Science Journals Published On The Internet" - Database, Oct./Novembre 1994, pp.44-54

[20]
Directory of Electronic Journals, Newsletters and Academic Discussion Lists, 5th Edition, ARL, Washington DC, 1995.
<http://gort.ucsd.edu/newjour/index.html>

[21]
Numerische Mathematik Electronic Edition (ISSN 0945-3245), édition électronique de la revue papier, disponible depuis janvier 1995
Journal of Mathematical Systems, Estimation and Control (ISSN en cours), édition électronique de la revue papier, disponible depuis janvier 1994
Mathematica in Education and Research, édition électronique de la revue papier, disponible depuis janvier 1994
The Journal for Universal Computer Science, (ISSN en cours), exclusivement électronique et sous forme d'hypermedia, gratuit pour 95-96
Journal of Molecular Modeling (ISSN 0948-5023), exclusivement électronique, disponible en 95, enregistré dans la base Chemical Abstracts Online.

[22]
WEIBEL, Stuart ; MILLER, Eric ; GODBY, Jean ; Le VAN, Ralph, (OCLC Research Department).- An Architecture for Scholarly Publishing on the World Wide Web - disponible sur le serveur <http://www.oclc.org>

[23]
Applied Physics Letters Online et Physical Review Letters Online de l'American Institute of Physics.

Current Opinions in Biology et Current Opinions in Medecine de Current Science Group.

Electronics Letters Online de l'Institute of Electrical Engineers incluant des liens avec la base bibliographique INSPEC du même éditeur.

Immunology Today Online d'Elsevier incluant des liens avec la base bibliographique EMBASE du même éditeur.

Online Journal of Current Clinical Trials (journal exclusivement électronique créé en 92) de Chapman & Hall.

Online Journal of Knowledge Synthesis for Nursing de Sigma Theta Tau.

[24]
BARTHELEMY, Pierre.- "Edition électronique en mathématiques; évolutions récentes et projets français".- Dans Solaris, nº3.
<http://www.info.unicaen.fr/test/Solaris/d03/3barthel.html>
Repris dans Solaris nº 3

[25]
INGOLDSBY, Tim.- AIP'S Applied Physics Letters Online : Coming in January - Computers in Physics, Vol.8, nº4, pp. 398-401, July/August 1994

[26]
Pour s'abonner envoyer à l'adresse listserv@uhupvm1.uh.edu le message subscribe pacs-p prénom nom

[27]
Les fichiers HTML des articles sont accessibles à l'adresse http://info.lib.uh.edu/pacsrev.html

[28]
GUEDON, Jean-Claude.- "Electronic Journals, Libraries, and University Presses" - In Scholarly Publishing on the Electronic Networks, Filling the Pipeline and Paying the Piper", ARL, Washington DC, pp. 67-75, 1995

[29]
KEYHANI, Andre.- "Innovations in Cost Recovery" - In Scholarly Publishing on the Electronic Networks, Filling the Pipeline and Paying the Piper, ARL, Washington DC, pp. 57-65,1995

[30]
LE CROSNIER, Hervé.- "Les journaux scientifiques électroniques ou la communication de la science à l'heure du réseau mondial" - Colloque "La communication de l'information scientifique et technique dans l'enseignement supérieur et la recherche : l'effet Renater/Internet", Bordeaux, Centre d'études des médias, 16-18 mars 1995
Repris dans Solaris nº 3

[31]
Association of Research Libraries, adresse sur <http://arl.cni.org>

[32]
WWW Virtual Library, <http://www.edoc.com/ejournal>

[33]
BUlletin Board for Librarians (UK), <http://www.bubl.bath.ac.uk/BUBL>

[34]
HARNAD, Stevan.- "Scholarly Skywriting and the Prepublication Continuum of Scientific Inquiry" - Psychological Science - 1 :342-343, 1990 (reprint in Current Contents, 45 : 9-13, November 1991)

[35]
GINSPARG, Paul.- "First Steps Towards Electronic Research Communication" - Computer in Physics, Volume 8, nº4, Jul/Aug. 1994, pp.390-396

[36]
GUEDON, Jean-Claude. Cf. note 28

[37]
CHARTRON, Ghislaine.- "Former aux nouvelles compétences pour la société de l'information" - Colloque "La communication de l'information scientifique et technique dans l'enseignement supérieur et la recherche : l'effet Renater/Internet", Bordeaux, Centre d'études des médias, 16-18 mars 1995

[38]
LEWIS, Susan ; KELLET, Todd ; EISENHOWER, Milton S.- "Project MUSE : Tackling 40 journals" - In Scholarly Publishing on the Electronic Networks, Filling the Pipeline and Paying the Piper, ARL, Whashington DC, pp. 103-112, 1995

[39]
"Le Wall Street Journal crée une édition personnalisée sur écran"- Le Monde - 29 Avril 1995

[40]
MALAVAL, Catherine.- "La presse à l'heure du multimedia : l'exemple américain" - Congrès IDT 95, Paris, pp.237-240

[41]
"Internet, la presse française en ligne"- Archimag, nº87, septembre 1995, pp.31-33


© "Solaris", nº 3, Juin 1996.